La Reine Coppola

L'histoire de la célèbre Reine autrichienne qui siégeait au côté de Louis XVI, dernier représentant de la monarchie absolue, connue pour ses frasques, son goût de la fête, de la flambe et de la pâtisserie.

Toutefois, l'attention est plutôt portée ici sur la solitude d'un personnage supposé influent. Arrivée très jeune au rang de femme la plus importante du Royaume de France, accompagnée que de quelques amies, incapable de nouer une relation avec un Dauphin aussi frigide et sérieux la journée que la nuitée, menacée par le risque de se faire rejeter du pouvoir faute de consommation du mariage, la jeune Reine ne vit pas ses heures les plus heureuses durant ses premières années à Versailles d'autant plus que ses manières chaleureuses ne correspondent pas vraiment à la rigueur du protocole français.

Il faut donc tuer le temps et c'est par le biais de scènes de papotage, de ballades dans les jardins de Versailles, de dégustation de desserts aussi colorés les uns que les autres, de soirées passées à dilapider les sous de l'Etat, que l'oeuvre nous dévoile la part d'humanité qui peut exister au plus haut niveau de l'Etat.

Comme d'habitude dans les titres de Sofia Coppola, l'évolution du personnage et de son environnement se fait de manière très subtile, petit à petit. Et durant les deux heures passées devant l'écran, on ne s'ennuie jamais. La Reine va trouver sa place dans son palais, apprendre à connaître les gens, à faire des caprices et s'accorder une légitimité en donnant un héritier au Royaume. Tout petit à petit semble s'améliorer pour son plus grand bonheur.

Et si le film s'avère très agréable à regarder, se savoure deux heures durant, on ne peut toutefois s'empêcher de noter qu'il s'agit sûrement de l'oeuvre la plus creuse de la jeune réalisatrice. Tout tourne autour de Marie-Antoinette seulement, merveilleusement interprétée par Kirsten Dunst, mais aucun thème ne se dégage véritablement, aucune leçon ne peut être retenue, même pas celle de seulement profiter des plaisirs de la vie.

Bien que savoureux et jovial, Marie-Antoinette manque toutefois d'une certaine profondeur. Un film à voir tout de même, bien réalisé, bien joué.