Que reste-t-il de ce long-métrage, si ce n'est l'aura de Saoirse Ronan, et la vision de quelques paysages somptueux...
Une reconstitution historique ne peut hélas se permettre d'être simplement jolie, quoique on apprécie l'absence du filtre sepia qui en ruine la plupart dans le but de donner à l'image un aspect vieilli. Certains plans sont d'une grande beauté, en référence à la peinture baroque et ses procédés de clair-obscur, notamment pour une scène d'une beauté époustouflante où une nuée d'hommes se penchent au-dessus d'une table, à la lueur de flammes. Les costumes sont vibrants de couleurs, Marie Stuart, resplendissante, accroche notre œil par l'hameçon de l'incroyable charisme de son actrice.
Mais voilà, outre la beauté qui est éphémère, le film finit par agacer pour le manque de clarté de ses propos, mais cela est probablement dû à la désastreuse décision de relancer la bande originale à chaque fin de dialogue, pour un côté mélodramatique qui, à mes yeux, ajoute simplement un effet "bande annonce" en continu... Les gros plans sur les visages des protagonistes lors de ces transitions n'en sont que plus affligeants !
Il est bien dommage de gâcher ainsi le talent de personnages secondaires tout aussi intéressants que les têtes d'affiche, et de noyer la terrible histoire de cette reine sur qui le malheur s'abattit à la seconde où elle quitta le royaume de France, sous un patchwork d'esthétisme maîtrisé certes, mais trop omniprésent. Et l'histoire devient creuse, et vaine. Or, un film c'est une histoire.