Pas vraiment la révélation comique de l'année, Marseille est un film aux faux-semblants de comédie mais il s'agit bien d'une comédie dramatique (plus proche du drame que de la comédie). Le thème est plus que rebattu : l'étranger qui vient pour raison X dans son pays et qui ressent un décalage des cultures après maintes années passées au-dehors. L'on pense fortement aux comédie comme "Paris à tout prix" ou, côté pays d'enfance en moins, à "Bienvenue chez les Ch'tis", " Benvenuti al Sud"... Donc rien de très novateur, sauf qu'ici peu ou aucune situation ne suscite l'éclat de rire, au mieux nous fait sourire un court instant avant de replonger dans l'amnésie tragique du père de Merad et Bosso, qui plombe réellement l'ambiance. À ce sujet, le scénario a été écrit pour filmer seulement la ville "comme une femme" (dixit le réalisateur) de manière splendide et amoureuse, ce qui est parfaitement rendu à l'écran lors des panoramas larges. Mais cela permet aussi de cacher quelques faiblesses scénaristiques :
d'abord mourant, le père devient d'après les dires de l'infirmière (qui est censé avoir fait des études de médecine, donc s'y connaître un minimum) complètement sauf, pour devenir amnésique (Alzheimer ? Rien ne l'indique ou ne le refute clairement)
Le flashback des héros en footballeurs est également amené grossièrement sans transition esthétique aucune et peu de personnes comprennent au premier coup d'œil qu'il s'agit des protagonistes plus jeunes (problème de finesse de finitions ou grimages des comédiens jeunes à revoir car trop différents des personnages "vieux"). Mais le chant d'amour à Marseille est le principal moteur du film, et sur ce point le contrat est rempli. N'en attendez surtout pas davantage...