Marty
6.8
Marty

Film de Delbert Mann (1955)

Triomphe surprise lors de sa sortie, à tel point qu'il aura une Palme d'or et un Oscar du meilleur film, Marty fait partie du genre ô combien salutaire du feel good movie.
L'histoire est celle d'un boucher de 34 ans, que joue Ernest Borgnine, dont tous ses frères et sœurs sont mariés, et que la mère, très italienne, la pousse à trouver lui aussi une femme. Problème, Marty souffre d'un complexe d'infériorité, se trouve moche, et si il est un bon copain, ne se sent pas les épaules pour rencontrer une femme. Jusqu'à ce que dans une soirée, il rencontre Clara, une jeune femme de 29 ans avec qui il trouve beaucoup de points communs, notamment ce complexe d'infériorité et cette sensation de se trouver moche. Peut-être va-t-il se passer quelque chose entre ces deux cœurs à prendre...


Il faut savoir que Marty l'adaptation cinéma d'un téléfilm diffusé deux ans plus tôt, avec Rod Steiger dans le rôle titre. Ici, le personnage principal est incarné par Ernest Borgnine qui, loin de ses rôles de méchants et fous furieux à venir, se révèle très touchant, écrasé par la chape de plomb que représentent ses amis et sa mère du qu'en dira-ton, la honte d'être célibataire à son âge...
Il révèle ici un côté tendre, malgré son air bourru, qui le rend attachant, et qu'on a envie qu'il aille jusqu'au bout de ses rêves.
Clara est incarnée par Betsy Blair, dont ce sera le principal fait de gloire de sa carrière, et je la trouve également très juste, même si objectivement, elle reste très belle malgré cette vilaine frange.
Elle apporte un contrepoids dans le sens où elle parait toute menue face à l'ogre Borgnine, mais elle a un cœur d'artichaut qui le rendent touchante comme dans la scène où elle attend un coup de fil de Marty, le lendemain de leur rencontre, en train de pleurer.


Après, de notre point de vue contemporain, l'idée que les célibataires le restent plus longtemps est largement acceptée, mais on oublie la pression de l'entourage, de la famille, de la mère, tout ça est très bien montré dans le film. Cette mère qui ne veut que le bonheur de son fils, prend soudain conscience que quand il sera casé, elle restera seule, ce qui la met dans un profond désarroi.


Pour son premier film, Delbert Mann, qui avait déjà réalisé le téléfilm, s'en sort très bien, et il faut souligner la photo de Joseph LaShelle qui tend parfois au film noir, l'essentiel de l'histoire se passant en intérieurs.
Il est amusant de noter que son producteur, Burt Lancaster (qui ne joue pas, mais présente la bande-annonce) attendait un désastre de ce film, tourné dans des conditions modestes et très rapidement, va s'avérer être un triomphe, portant aux nues Ernest Borgnine, et faisant élever une voix des laissés pour compte. C'est aussi en partie pour ça que je trouve le film vraiment beau.

Boubakar
8
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le 12 févr. 2017

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