J'aime les thrillers psychologiques quand le cadre est réaliste, les personnages et les réactions travaillées, et que les scènes dérangent, angoissent et donnent la gerbe.
J'aime les films d'épouvante quand le cadre est surréaliste, tout droit sorti d'un cauchemar, sans explications superflues et qui laisse l'imagination se perdre dans les bois.
Martyr ce n'est rien de tout ça. Si je devais définir le cadre, ce qui me viendrait en premier à l'esprit c'est « absurde », ou invraisemblable, du coup le film est complètement gâché parce que quand on n'y croit pas une seconde c'est plus difficile de susciter de l'empathie.
Pour la psychologie ça serait « grotesque », ou un mélange de ridicule et de... de... j'ai pas d'antonyme pour subtilité... il faudrait en créer un rien que pour ce film. (edit : le CNRTL me propose balourdise, alors allons-y !) Les ficelles sont si monstrueusement grosses que le nez de Cyrano ne parviendrait pas à les dissimuler, et si le début, réellement effrayant et bien filmé, donne un temps soit peu envie, il passe très vite à la trappe et par la suite on se rend compte qu'on regarde régulièrement l'heure en espérant à chaque fondu en noir que c'est la fin. Non pas parce que c'est trop dur ou trop sale, mais parce que c'est trop chiant et trop prévisible.
Et j'ai gardé le meilleur pour la fin ! Un mot pour la morale (aka : le truc qui sert de phrase finale et dont Pascal Laugier doit être tellement fier que c'est sûrement la seule à laquelle il a vraiment réfléchis avant de l'écrire*) je dirais « SANS DÉCONNEEEEER ? » T'as trouvé ça tout seul Pascal ? Il serait peut-être temps à 37 balais dis-moi... Cela dit, les vieux de ton film ils ont pas dû y réfléchir beaucoup eux. Puis c'était peut-être pas la peine de faire un film aussi naze pour partager ta réflexion de comptoir, si ?
Si encore ça faisait peur ! Mais même pas, il n'y a aucun mécanisme de film d'horreur, ou alors mal exploités. Tout ce que j'ai ressenti devant ce truc c'est d'abord du dégout puis de la lassitude et enfin de la fascination morbide. Pour info, d'habitude il n'y a que dans les nanars et le grindhouse que j'ai ce genre d'impressions...
*sérieux j'ai compté, la vieille apparait 4 minutes 52 et c'est elle qui a le plus de texte... Entre les hurlement et les gémissements la mémoire des acteurs était pas franchement mise à rude épreuve.