Cela faisais longtemps que je voulais le voir et j'ai beaucoup aimé. Allen m'a tout de suite immergé dans ce milieu que je trouve passionnant. Il sait visiblement bien nous parlé d'un milieu (voir d'une histoire ?) qu'il connaît. L'écriture y est fine (dialogues ciselés, scénario subtil) et l'interprétation très convaincante, surtout le principal. Je trouve néanmoins Johaansson en dessous malgré son sex-appeal indéniable. Le sujet est traité de façon réaliste, approfondie, les personnages et les relations entre eux sont très intéressants. Le triangle-amoureux est amené et développé avec intelligence et nous en souligne une liaison secrète pulsionnelle, intense, et vraie car jouissant d'une alchimie parfaitement travaillée. On entre très bien dans les états d'âmes et les affres de Chris, on les comprends aussi, et inéluctablement ont finit par compatir car tout est fait (et bien fait) en sorte pour que l'on s'identifie et s'attache à lui. Voir à cet effet le plan principalement centré sur un Chris distant, songeur, pas à sa place, par rapport à la conversation qui se tient lors du dîner avec son épouse; toujours efficace ce genre de procédé chez moi car ça en dit tellement... Sinon les morceaux d'opéra disséminés dans l'oeuvre donnent encore d'avantage de corps et de puissance à tout ça ; même si on regrettera la répétitivité du procédé à la longue. Franchement, je n'ai pas vu le temps passé tellement j'ai été pris dedans. En plus pour une fois qu'un film ne choisisse pas la facilité avec une happy-end consensuelle. La morale de fin est assez "pessimistement" réaliste (et peut-être joue t-elle entre deux eaux en étant aussi assez bienveillante selon du côté que l'on se place par rapport à ce drame), et profondément ancrée dans la nature Humaine en générale et ses mœurs. Je pourrais également parlé de la réalisation et de la photographie, effectivement très classieuses, mais bon... Une petite pépite qu'il convient de manier avec une extrême précaution pour en déceler toutes les subtilités. Prix amplement mérités pour moi.