"Au nom du Père, et du Fils, et de l'Enceinte-Esprit" ( Holy-wood Bible - An 1999 ).


Ainsi soit-il pour les parents Wachowski qui accouchent de The Matrix au crépuscule du XXème Siècle, soupe philosophique pas totalement inintéressante de prime abord mais cinématographiquement prétentieuse et plutôt brouillonne in fine. Assénant avec une aisance catégorique parfaitement antipathique leur thèse visiblement révolutionnaire ( grosso modo le genre humain vit dans une caverne virtuelle fabriquée par un foutu Malin-Génie dans le but d'éloigner ce même genre humain de la connaissance de son essence, mais pas de ses cinq sens, CQFD ) les Wachowski prennent surtout la relative intelligence de leur propos pour un prétexte susceptible d'alimenter vainement une orgie technique d'une esbroufe ahurissante, criarde et tapageuse.


En d'autres termes le pitch de The Matrix passe au shaker Platon, Socrate, Descartes & Cie en prenant la crème de la crème du polissage hollywoodien niveau casting et le nec plus ultra de l'artillerie SFX façon décorum apocalypto-techno-cyper-punk. Wachowski(s) pren(nent) Neo, (super)Héros qui s'ignore menant une double-vie de programmateur-pirate informatique ( Keanu Reeves, très beau pour être vrai ) ; il(s) flanqu(ent) sur son chemin Carrie-Anne Moss aka Trinity ( l'Enceinte-Esprit, c'est elle ) puis Fishburne aka Morpheus ( le Père, c'est lui : l'homme le plus classe du monde derrière George Abitbol, haut la main...). Les trois zèbres au Quotient Existentiel plus blindé qu'une machine à sous des Palais de Vegas vont donc s'acoquiner afin de juguler la Matrice à renfort de hacking et de super-pouvoirs et de neutraliser les agents Smith, régulateurs de l'ordre établi encore plus imperturbables que Jake et Elwood réunis au cube...


Bon oui en gros Neo c'est l'Élu aka ( rayez la mention inutile ) :
1) Le suppositoire de Zarathoustra
2) Clark Kent, mais sans lunettes de vue
3) Emmanuel Macron avec 20 ans de moins et sans l'écharpe
4) Jésus de Nazareth
5) Un type sympa sur lequel on aimerait compter
6) Stebbins, modeste chroniqueur sur SensCritique
7) Neo, ni plus, ni moins.


Sinon il y a un étalonnage verdâtre carrément fâchant ( oui je suis un putain de poète et je vous emm**** avec ma fichue licence, mutatis mutandis, bien entendu...) il y a un ou deux bullet-time genre révolution 3D ( mais sans lunettes ) et puis les chorés de Yuen Woo-Ping gentiment crâneuses... Disons que ça se laisse regarder avec les mirettes forcées de rester ouvertes, prises en otage par un blockbuster déguisé en film d'auteur. C'est à mon petit sens critique tout à fait énervant de suffisance et de facilité commerciale, bien loin du premier long métrage des frères aka soeurs Wachowski joliment nommé Bound, thriller lesbien sulfureux sacrément palpitant ( et dans lequel on peut constater que Joe Pantoliano joue mieux lorsqu'il a des cheveux, mais pas que...). Surestimé en tout point.

stebbins
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le 6 janv. 2020

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stebbins

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