Elle en aura eu du mal à sortir cette critique ... besoin de temps pour digérer ce film je pense.

Lars Von Trier avait annoncé qu'il était à 40% sur Antichrist, je crois que l'on tient là les 60% restant, lse deux films ont beaucoup en commun. L'esthétique bien sûr, on retrouve le prologue, mais cette fois ce n'est pas une scène primitive, c'est la fin de tout, on retrouve aussi les effets numériques utilisés pour créer des tableaux, des choses assez statiques à la photographie incroyable, c'est assez rare de voir le numérique sur les corps produire un si bel effet.

La catastrophe donc, celle qui ne laisse rien après elle. Enfin plutôt les catastrophes, une dans les astres, une sur terre, les choc destructeur dans les deux cas. On retrouve donc avec Justine, une Kirsten Dunst étonnante à la plastique incroyable, prise dans la mécanique sociale, une ballet millimétré, réglé comme le mouvement des planètes, mais pourtant elle le refuse, elle ne s'y pliera pas, tout comme cette planète se refuse à obéir aux lois de la mécanique céleste, elle entamera une danse macabre. Et le choc aura lieu, pour la terre comme pour les mariés, et les scientifiques pragmatiques, Kieffer Shutterland et Charlotte Gainsbourg eux aussi excellents, en feront les frais. Il refuseront de voir, de comprendre, d'admettre leur impuissance.

Mais là où Antichrist était absolument hystérique, Melancholia est comtemplatif, calme. Il y a une sorte de beauté, d'état de grâce, dans la fin de tout. Le piège se referme, le cheval refuse de franchir le pont, les convive suivent doucement la marche de la soirée. Le marie de Claire le comprend en partie "On contemplera la mélancolie", mais ne peut s'y résoudre. Et tout comme dans Antichrist, ce refus du modernisme est caractériser par le resurgissement des peur plus ancienne, moyen-âgeuse en particulier, qui sont enfouies en nous. Justine changera ainsi tous les livres de page pour enlever toutes les représentations abstraites et les remplacer par des tableaux anciens, un symbole de plus (je n'ai pas cherché mais ils doivent tous avoir un sens assez évident).

Dans les deux chapitres (autre points commun avec Antichrist) l'apocalypse arrive. L'un assez silencieux, qui ne laissera qu'un être sans vie, l'autre magistrale, tonitruant, qui ne laissera rien sinon le silence du générique, une scène émotionnelle très forte, mais dont la violence est finalement la même que celle du choc sociale.Les deux sont liés par la musique, comme cousu, souvent oppressante, pesante, qui nous rappelle cette fatalité qui n'est pourtant pas mécanique.

Alors que Chez Malick la catastrophe est le début de tout, que notre volonté la plus profonde se trouve dans ces mouvement astraux, chez Von Tirer c'est le contraire, le ciel est destructeur, le catastrophe n'amène que le vide.

Et ça aussi Melancholia le partage avec Antichrist, se faire souffler la palme d'or par un film à la thématique proche, au résultat absolument différent, pour finir avec une palme d'interprétation féminine.Quand l'ironie se mêle à la mélancolie ... (c'est beau ce que j'écris putain, on dirait un titre du 20 minutes).
Étienne_B
8
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le 7 sept. 2011

Critique lue 348 fois

Étienne_B

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