Bien que Lars von Trier soit profondément déplaisant, je suis dans l'obligation de dire depuis Antichrist qu'il est un incontestable grand réalisateur. Son dernier film mariant les mouvements de caméras bruts du Dogme et des cadrages impressionnants de maîtrise et saisissants de beauté sait jouer avec le symbolisme pour conter les derniers jours de l'Humanité au travers d'un mariage où les doutes, les rancoeurs et les phrases assassines trahissent un mal-être patent et morbide. Alternativement sublime et agaçant, éprouvant et virtuose, il ne rate, pour moi, la marche du chef-d'oeuvre que par le fait qu'il n'ait pas su (m')émouvoir malgré l'emploi systématique du magnifique thème de Tristan & Isolde de Wagner et un finale un peu maladroit.