Melancholia s'achève, sur un plan final aussi cataclysmique que sublime.

Difficile de mettre des mots, à chaud, sur cette claque infligée par Lars Von Trier, dont je n'avais vue que Dogville jusqu'à présent (Nicole Kidman en véritable déesse).

Aux antipodes du blockbuster habituel, Melancholia est avant tout un film sensible et délicat. Oui, parfaitement, sensible et délicat j'ai dis, et ce dans chacune de ses trois parties, malgré une certaine violence dans le propos ("la race humaine est malfaisante").

Qu'il s'agisse de son ouverture absolument vertigineuse ou des parties consacré à Justine et Claire, Il se dégage de ce film une sensibilité et une intimité folle, à l'image de ces deux héroines magistrales. Kirsten Dunst est l'incarnation d'une féminité parfaite, insatisfaite, aux émotions primitives (sans caractère péjoratif) mais terriblement puissantes. Une féminité parfaite qui s'emplit pourtant inexorablement d'un vide indéfinissable et insondable.

Charlotte Gainsbourg incarne quand à elle le pan plus humain, marié à un Kiefer Sutherland à contre emploi (mais très bon), socialement intégrée, mais totalement prise au piège des rituels et de la norme. Elle veut "faire les choses bien", même quand plus rien n'a de sens.

Il se dégage de l'ensemble une dualité charnelle sidérante, appuyée par une photographie sublime. Ici il n'est point question de surenchère. Le pitch est simple, le film est simple aussi dans le fond. C'est justement parce qu'il est simple qu'il est surpuissant. Parce qu'il résonne intimement chez le spectateur (enfin chez ceux qui ont plus de trois neurones), il nous remet en question le plus limpidement du monde.

Plus le film avance vers son dénouement, plus on est tendu, plus on halète, craignant nous aussi de succomber. Le rythme est lent mais on ne s'ennuie jamais. On est perpétuellement habité par une tension, insaisissable au départ, beaucoup plus prégnante par la suite.

Il y aurait probablement encore beaucoup à dire, mais la profusion nuit à la pertinence du propos, autant rester simple. Et pourtant le film m'évoque une multitude d'idée, quel crève coeur....

Entre désespoir et libération, Mélancholia et sa danse de la mort resteront sans le moindre doute l'un des grands films de 2011. Un Chef d'Oeuvre qu'il me tarde déjà de revoir.
dec666
9
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le 26 nov. 2011

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