Pas besoin d'une bande annonce (révélatrice) pour savoir que Mémoires de jeunesse risque de se faire amputer de certains de ses principaux protagonistes. On ne l'appelle pas la Grande Guerre pour rien. Au travers des escapades de Vera Brittain et de ses amis dans la campagne anglaise, l'histoire s'annonce dès les première minutes par un ton de deuil délicat qu'on aurait tort d'oublier. Sur les espoirs des jeunes héros plane la menace de la guerre, face à laquelle leurs amourettes ne font que pâle figure.
Pour raconter l'histoire de Vera Brittain, James Kent a choisi de s'appliquer sur l'esthétique. L'image est très travaillée, même si parfois les gros plans m'ont un peu donné la nausée, mais le tout reste finalement assez sobre, donnant notamment le temps au silence, poignant. C'est lorsque qu'il laisse parler l'horreur vraie de la guerre que le film sonne pour moi le plus juste.
Si Mémoires de jeunesse a ses longueurs - pour un film, je veux dire, le livre ayant probablement été très fortement raccourci - je regrette que guère plus de temps n'ai été accordé à l'après-guerre, qui pour moi fut le moment le plus prenant. Le message de paix qu'elle hurle à la foule m'a terriblement ému, probablement parce qu'il est tellement sincère mais fut si vain.
Le film en lui-même ne me marquera pas, mais je vais m'empresser de me procurer le livre de Brittain pour mieux faire honneur à son histoire.