Iwo Jima coté pile

Je dois avouer que j'avais du mal à trouver Clint Eastwood comme étant un réalisateur. Je ne dis pas qu'il fait de mauvais films (Million Dollar Baby, Gran Torino, American Sniper, même le plus tôt moyen Invictus font parti des films que j'apprécie. Et d'autres films qui sortent de ce cadre comme Créance de Sang, Impitoyable ou Space Cowboys font parti de mes films que j'apprécie). Mais, pour moi, il n'était pas un réalisateur qui possède de grandes idées de mise en scène et que pour moi les films n'avaient comme défaut de n'être que du fonctionnel (je fais même parti des personnes qui ne considère pas Sur La Route de Madison comme étant un grand film). Du coup, je guettais les films qui me disaient que oui, Clint Eastwood est aussi bon réalisateur qu'acteur. Et finalement, j'ai trouvé le Saint Graal. Ou plutôt les Saints Graal. Et oui, ce sont les diptyque Mémoires de Nos Pères/Lettres d'Iwo Jima, 2 films de guerre qui sont excellents en terme de réalisation. Ici on va parler de Mémoires de nos Pères, qui parle de la bataille americano-japonais sur l'île d'Iwo Jima, mais qui traite de la célèbre pose du Drapeau Américain au somment du mon Suribachi

Clint Eastwood a ses films de guerre

Bizarrement le point commun antre tous les plus grands réalisateurs au monde est qu'ils ont chacun fait un film de guerre. Akira Kurozawa a le sien, John Woo pareil, Steven Spielberg en a beaucoup, Franci Ford Coppola pareil, Oliver Stone aussi, Christopher Nolan vient d'en faire et ...Michael Bay (ne riez pas, on s'est déjà bien assez moqué de lui avec son Pearl Harbor). Clint Eastwood en a fait 2 en même temps. Mémoire de Nos Pères est certes le moins bon des 2 mais il est tout de même intéressant sur bien des aspects. D'une part, il s'agit d'un film plus proche de Rambo et Voyage au Bout de l'Enfer. C'est un film qui parle bien plus de l'impact que la guerre à sur les survivants et les conséquences. Bien sûr on voit bien les protagonistes monter le Mont mont Suribachi, mais on s’intéresse plus aux conséquences et à l'impact qu'a eu la guerre sur eux. Dans la forme, les événements qui se sont déroulés à Iwo Jima a une teinte différente par rapport aux événements qui ont eu lieu pendant leur retour. C'est bien filmé et on ne perd pas vraiment l’intérêt du métrage entre les 2 temporalités. Le film souffre tout de même de quelques longueurs mais la mise en image est vraiment bien faite. Bref, on distingue bien les images de la guerre et celle de l'après guerre. Quant aux personnages en eux-mêmes, on est bien servi.

3 porte-drapeaux survivants.

Ici, on applique la méthode Verhoeven, à savoir ne pas avoir un casting de gueule mais de beaux-gosses qu'on va malmener. Ainsi pour « Doc » Bradley on a Ryan Philippe qu'on connaît pour les teen-movies Souviens-Toi l'Eté Denier et Sexe Intention (ok je suis cruel il a aussi joué dans Collision de Paul Haggis qui a eu ...l'Oscar du meilleur film en 2006 ? Ok). Il s'agit du membre qui est le témoin des événements sur l'Île d'Iwo Jima et après, lorsque l'armée veut se servir des survivants comme héros de guerre et propagande. Il essaye d'être assez concilient avec ses camarades en faisant en sorte d'aller de l'avant mais cela lui est difficile.

Pareil pour René Gagnon (Jesse Bradford) qui lui a retrouvé sa copine Pauline Harnois (Melanie Lynskey). Tout comme Doc, il essaye d'être fort mais tout comme lui redoute la vérité sur la pose du drapeau et est aussi marqué par la guerre. Mais, il accepte le fait qu'ils font la tourner pour la patrie.

Ira Hayes (Adam Beach) est le membre du trio qui vit le moins bien la situation. Non seulement il a la pression d'être le seul membre à être amérindien, mais il vit très mal le fait qu'il a survécu à la monté et noie le tout dans l'alcool. Les personnages sont très intéressants car ils ne se considèrent pas comme des héros et que leur place était sur l'île avec leurs amis qui eux sont morts. C'est un aspect que traitera des années plus tard Marvel dans son Captain America : First Avengers à savoir, le rapport qu'avait les Etats-Unis avec la propagande et ceux qu'ils ont fait de leurs figures héroïques. Eux, ne se considèrent pas comme des héros et au fond culpabilisent d'avoir survécus à ce qu'ils pourraient qualifier d'enfer, alors que les américains n'ont pas vécu cette situation et ne se rendent pas compte. Pire ils se servent d'eux comme des objets de propagandes : "ceux qui ont planté le drapeau".

Le reste du casting est assez anecdotique mais parmi les soldats ont a vraiment un casting moins lisse et plus de gueule. On a Barry Pepper (Mike Strank), Benjamin Walker (Harlon Block), Paul Walker dans le rôle Hank Hansen (assez étonnant sachant que Vin Diesel a aussi joué dans un film de guerre auparavant). Robert Patrick jouant Colonel Chandler Johnson et Neal McDonough dans le rôle du Capitaine Dave Severance. Les autres personnages sont assez anecdotiques, y compris Bud Gerber (John Slattery)

Qu'est-ce qu'un héro de guerre ?

Là où on s'attendrait à un film de guerre manichéen (et on l'a en un sens), ce n'est pas vraiment la guerre qui intéressante dans ce film (contrairement à son film complémentaire), mais le rapport qu'entretiennent les soldats avec les événements. Au début, on a des soldats qui prennent l'événement comme un devoir mais peu à peu, ils ne pensent avant qu'à survivre contre l'ennemi (on va y revenir dans Lettres D'Iwo Jima). Ils sont sur le terrain à faire des choix parfois durs et ont des secrets qu'ils peuvent difficilement avoué, même si au fond il n'y a rien de dramatique.

Mais la préservation du symbole et le faite que politiquement, la propagande qu'ils en ont fait montrera la grandeur du pays a fait perdre de vue les vies des soldats qu'ils ont perdu sur l'ile d'Iwo Jima. Les survivants se retrouvent de plus en plus étouffer par tous ce qu'ils ont reçu mais il ne peuent vraiment dévoiler. Je trouve que ce film est bien raconté, tant on sent vraiment la détresse de ses soldats et quand on sait ce qu'ils ont vécu. Beaucoup diront que le film est vraiment pro-américain et que les soldats japonais sont tellement anecdotiques qu'ils sont invisibles. Ce n'est donc pas un hasard si Clint Eastwood a réalisé Lettres d'Iwo Jima qui raconte les événements mais du point de vue japonais. Ici, il n'y a que des soldats qui ont fait leur devoir et qui sont traumatisés. Finalement, chacun vont quitter la tournée afin que chacun fassent le deuil. Ce qui est la meilleur fin possible.

A voir en même temps que Lettres d'Iwo Jima

Ce film est très bien et avec le recul bien meilleur que je ne le pensais. C'est un film de guerre dans la même lignée qu'un Rambo et un Voyage au Bout de l'Enfer qui se centre sur les soldats et leurs traumatismes plutôt que sur la guerre elle-même, malgré des scènes très fortes sur l'île. Un très bon film, mais à voir en même temps que Lettres d'Iwo Jima qui raconte les mêmes événements mais du points de vue du camps japonais. Et qui est mieux fait aussi.