It's blue. It's blue! The goddamn pen is blue!

Ce film est une véritable bouffée d’oxygène. Comédie typique des années 90 par bien des aspects, cela n’empêche pas qu’on y a passe un moment très agréable. Le contexte judiciaire et l’intrigue qui en découle ne sont que secondaire (et la résolution en sera d’ailleurs presque baclée, bien que jouisive), mais sont au final essentiels pour le fil rouge : le mensonge. L’idée de prendre un avocat qui ne peut plus mentir peut paraître simpliste, mais cela permet de faire au passage un critique acerbe de la profession tout en gardant un esprit bon enfant. En revanche, quand on passe à l’intrigue familial, ça prend tout de suite un côté un peu plus dramatique, voire tragique, dans le sens où on voit les ravages que peuvent provoquer les mensonges chroniques. Que la confiance est un élément essentiel dans toute relation humaine, et encore plus avec des proches et des personnes qui nous sont chères. Le message véhiculé ici est donc très bien mené, et ça apporte le côté moral : oui, le mensonge est parfois nécessaire, mais il peut également blesser les personnes que l’on aime.

Cependant, on ne va pas se mentir, ce qui fait fonctionner aussi bien le film et ses ressorts comique, c’est l’immense Jim Carrey. Il est juste incroyable dans chacune de ses scènes, que ce soit dans ses mimiques, l’énergie qu’il dissipe dans chacune de ses scènes, ses tics de langages. Il s’investit corps et âme, comme toujours, et on se laisse emporter avec lui. La facilité avec laquelle il change de ton, sort ses répliques, on en vient à se demander qu’elle est la part d’improvisation. Il éclipse complètement les autres, ce qui peut être un défaut, alors qu’ils ne se débrouillent pas trop mal. Mais voilà, Carrey est simplement au sommet de son art et nous rappelle pourquoi on l’adore. Techniquement, le film reste très classique dans sa réalisation, la musique, ou même les décors. Et pourtant, on reconnaît là un film des années 90, allez comprendre pourquoi.

Bref, un film pas forcément extraordinaire en soit, mais avec un message intéressant et un Jim Carrey des grands jours, comme le plus souvent, qui nous régale de bout en bout.