Franchement, il est vraiment douloureux de voir qu’un tel potentiel a été gâché par une équipe véritablement incompétente, qui a saccagé le travail de l’équipe des effets spéciaux. En effet, Ken Walker, R.S. Cole et son équipe ont accouchés d’une créature plutôt correcte. Les animations en pâte à modeler ont pas mal vieillies, mais les répliques à échelle 1 : 1 du monstre sont efficaces. Ce dernier bénéficiant de plusieurs gueules, de tentacules longs et de projectiles vivants mordant leur cible, il y avait matière à concurrencer un poids lourd de la série B monstrueuse des années 80 : The Deadly Spawn. Mais voilà, le casting fait clairement pitié, pas le moindre des acteurs n’étant capable d’éprouver une émotion convaincante ou appropriée. Chacun cabotine en faisant fi de toute bienséance, les tueurs ayant l’air d’être le personnel d’entretien reconverti pour l’occasion. Là-dessus, les doubleurs français s’en donnent à cœur joie, et transcendent le spectacle avec des dialogues à tomber par terre. Les répliques cultes fusent, pour le plus grand bonheur du public nanar (« La dernière fois que je l’ai vu, il ressemblait à l’un de ces mollusques gastéropodes que l’on trouve dans les jardins… » Heu, plaît-il ?). Et pour en rajouter, l’ordinateur ne cesse de déblatérer des conneries incompréhensibles entre deux « alerte d’urgence ! », qui sont d’autant plus drôles que l’on est avancé en sciences (croyez moi, quand un ordinateur vous donne une longueur d’onde en megawatts, il est impossible de garder son sérieux pendant une demi-heure). Un type essaye d’ouvrir une porte ? Ca déclenche un système de pression hermétique ( ??). Les pouffes de filles du docteur jouent absolument comme des crevettes rachitiques, ayant peur en face d’une souris, et hurlant, passent dans la pièce d’à côté où elles se retrouvent face au monstre, et deviennent muettes avant de tenter un timide « Oh, mon Dieu ! ». Le scientifique contaminé se fait verser de l’acide sur la main blessée par la scientifique, qui lui demande juste après si ça va… Le gentil agent de sécurité vire dans un twist de dernière minute totalement nanar dans sa subtilité (pour le coup, même le maquillage fera éclater de rire n’importe qui), et achève de donner au spectacle un goût de ridicule qui transcende largement les longueurs inter minables du film. Quand la bande originale n’est pas en totale contradiction avec les évènements en cours, plaquant un air à la Orange mécanique sur la présentation des scientifiques et un air de jazz quand une créature rôde sur le plancher. Un tel spectacle, alliant interprétation catastrophique et doublage en folie, est un deux-en-un nanar du meilleur cru qu’il ne fait rater sous aucun prétexte. Cherchez dans votre marché au puces (je l’ai acheté deux fois, il ne doit donc pas être rare !), vous ne serez pas déçu d’investir 1 euro (deux à la rigueur, mais pas plus). Indispensable !
Voracinéphile
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le 15 juil. 2014

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Voracinéphile

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