Un drame carcéral & judiciaire certes très académique mais brillamment incarné par ses acteurs.

Après avoir volé 5 dollars, Henri Young est condamné à purger une peine dans la prison d’Alcatraz. Suite à une tentative d’évasion ratée, il est placé dans une cellule d’isolement (dont le temps règlementaire ne doit pas y excéder 19 jours) où il y restera pendant plus de 1000 jours (3ans). A sa sortie, le jeune Henri Young en ressort à moitié fou et va commettre l’irréparable…

Pour son 4ème et dernier film, le réalisateur Marc Rocco s’est librement inspiré de l’histoire vraie de Henri Theodore Young, un voleur de banque et meurtrier américain. Contrairement au film, Young n’a pas été condamné pour avoir volé 5 dollars, tout comme la fin du film qui se veut bien plus dramatique qu’elle ne le devrait (après son séjour à Alcatraz, il a été transféré dans un autre centre afin qu’il finisse de purger sa peine).

Beaucoup de libertés ont été prises afin de rendre mélodramatique le plus possible cette histoire. Mais en réalité, que l’histoire soit réelle ou fictive, cela n’enlève en rien la qualité de la réalisation à travers laquelle le réalisateur nous offre de très beaux moments, aussi bien en termes de mise en scène qu’au niveau de la direction artistique. On repensera notamment à la séquence de la première rencontre entre l’avocat commis d’office James Stamphill & Henri Young, un plan séquence circulaire où la caméra balaie la cellule de prison en passant à travers les barreaux de la cellule et ce, sans le moindre trucage numérique (juste un habille jeu de décors démontables).

Le film a le mérite de mettre en lumière les conditions de détention parfois inhumaines qui peuvent exister dans certaines prisons. Brillamment incarné par un superbe trio d’acteurs, Kevin Bacon, Christian Slater & Gary Oldman nous offrent de très beaux moments à travers un magnifique & émouvant plaidoyer. Un drame carcéral et judiciaire certes très académique et sans réel prise de risque, mais qui a le mérite de marquer les esprits en grande partie grâce à ses comédiens.

(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)

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