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le 16 sept. 2020
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Mignonnes est un film réalisé en banlieue, mais il s'affranchit de tout le contexte sociologique qui forme le substrat de plusieurs films de ce type (Les misérables en tête), pour se concentrer sur le passage de l'enfance à la pré-adolescence d'une petite fille.
Il analyse au passage l'importance des injonctions à l'hypersexualisation que la société dicte aujourd'hui aux enfants, mais l'intègre dans une histoire qui est avant tout basée sur le désir de s'intégrer.
Si ce récit d'initiation n'est en soi pas très original, il trouve une merveilleuse incarnation dans le personnage d'Amy, jouée par la jeune Fathia Youssouf, qui porte le film sur ses frêles épaules. A la fois enfantine, déterminée et dynamique, elle dynamite la plupart des scènes jusqu'à nous mettre parfois mal à l'aise.
Le scénario est particulièrement intelligent, et comme la mise en scène de Maimouna Doucouré se met à l'unisson de l'ambiance explosive du film, on s'attache très vite aux personnages et à leur évolution, jusqu'à une fin qui nous troue le coeur. Mignonnes parvient avec brio à générer toute une série d'émotions simples chez le spectateur : curiosité, intérêt, consternation, inquiétude, rire, soulagement.
Le film, récompensé à Sundance et fêté à Berlin, révèle une réalisatrice, qu'on souhaite voir maintenant en charge d'un projet plus ambitieux.
Créée
le 28 mai 2020
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