Hypersexualisation ou hypertradition ?

L'homme de la tradition doit-il préférer n'importe quelle culture qu'il jugera plus traditionnelle que la sienne ?
De même sorte, un individu qui chercherai à s'extraire de sa tradition doit-il se chercher dans une autre culture qui serait plus libérale ?
C'est un peu ce qu'en toile de fond il est peint ici, avec ces deux cultures que tout oppose. L'une est hyper-traditionnel : le rôle de la femme, de la religion et du devoir sont des choses très importantes. L'autre ne l’est plus du tout : constamment connecté à internet, elle vie dans la révolution permanente où toute chose remplace une autre ; les femmes sont hyper sexualisées et cela très jeunes.
Pourtant, alors que ces deux mondes ne se rencontrent jamais, il se produit le même phénomène : les femmes sont en concurrences entre elles. D'un côté l'épouse est "remplacée" par une nouvelle femme. De l'autre, les "femmes" sont en constantes quêtes de notoriétés, et cela à n'importe quel prix.
Le choix des femmes n'est alors fait qu'en fonction de l'image qu'elles veulent donner. Accepter ce qui leur arrive pour faire bonne figure, ou rejeter ce qui pourrait nuire à leur réputation.
On ne fait cependant pas le choix d'un monde plutôt qu'un autre. Il y a de chaque côté des vertus et des travers, mais à aucun moment il n'y a un aspect moralisant. On ne cherche qu'à décrire un fait de société, il n'est pas question de ridiculiser des gens au profit d'autres. On peut apprécier que tout cela soit filmé avec une extrême bienveillance.
L’idée n’est alors pas de préférer la tradition plutôt que le libéralisme, puisqu’au final les femmes ne sont pas moins libres ou protéger de la règle naturelle qu’est la compétition.
Et s’il faut vraiment départager, la solution qui semble être proposer alors : c'est que qu'importe que sa culture soit traditionnelle ou libéral, l'important c'est que ce soit sa culture. Qu’on trouve qu’elle n’est pas assez libérale ou pas assez traditionaliste, on s’en moque, puisque qu’on s’y retrouvera toujours plus dedans que dans une culture étrangère.

Bayardien
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le 5 mars 2021

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