Paris fait toujours rêver. Toujours. On aime ou on déteste les rêveurs éternels qui veulent idéaliser notre belle capitale. Et il est de notoriété publique que les rêveurs dominent le monde. Si vous n’êtes pas d’accord avec cette phrase, tant pis, je continuerai en solitaire ce combat.
Ce film questionne bien évidemment notre sentiment et notre relation au passé. Est-ce que les époques précédentes sont mieux que celle que nous vivons. La réponse est, nous le savons tous, non. Mais qu’est ce qu’il est bon de se laisser aller à une naïveté mélancolique. De croire à un âge d’or. Chacun le sien, années 80, années 20, préhistoire. Chacun se retrouvera dans ses démons du passé qui obsèdent à tel point que nous ne pouvons nous empêcher d’acheter un tourne-disque en 2020. Bref, je m’égare… Que dire. Notre présent est tout aussi rapide que le présent des contemporains de Napoléon ou Clémenceau. Et il n’est jamais dépourvu de cœur, d’envie, de plaisir et de force.
Ce film est fabuleux. Il épouse notre envie du passé en nous rappelant en quelques minutes que le présent est lui aussi source de puissance infinie. Le générique arrive sur la musique de Bechet utilisée au début du film. C’est simple et communicatif. Une bonne dose d’émotions naïves et instinctives dont nous avons besoin. Je suppose alors que l’arrêt de ma réflexion durant ce film était utile et nécessaire. C’était un rêve et c’était extraordinaire (le mot est bien choisi).
Est-ce qu’on ne pourrait pas s’arrêter à ça ?