Sur l’esthétique, ce Minuscule d’une heure et demie a bien réussi à recycler son esthétique déjà dévoilée dans la série, et cherche même à embellir ses plans (un très gros travail sur les gros plans et sur la lumière naturelle a été faite pour rendre au mieux les lieux parcourus par les insectes, à leur échelle). En terme de voyage initiatique graphique, l’esthétique de Minuscule est une réussite. On peut également pointer qu’un certain effort sur le charisme des personnages a été fait, dans la présentation très mélo de la coccinelle (ça met toujours la larme à l’œil, le petit nenfant abandonné qui rampe sous la pluie en cherchant ses parents) et dans celle des fourmis noires, qui se révèle un équipage soudé et compétant pour l’aventure promise. La première moitié du film se déroule donc comme un espèce de film d’aventure où nos héros ont le trésor et doivent le rapporter avec eux, tout en le préservant des nombreux dangers qui les entourent. Un classique plutôt sympathiquement adapté (le passage dans la rivière), qui offre une jolie aventure pas très innovante, mais charmante. Ce qui nous mène alors aux points négatifs du film. Déjà, entre nous, je ne supporte pas les gags scatos à base de prout qu’on ressort aux marmots qui se mettent à glousser, donc constater que Minuscule s’abaisse par moments à ce niveau est agaçant. Enfin, Minuscule est sur un remake des Deux tours. Oui, le second opus du seigneur des anneaux. Sans doute que les moins de 6 ans n’y verront que du feu, mais voir un tel pompage, glissé mine de rien parce que c’est un film pour enfant, on ne va pas dire que c’est bien honnête. Dans le genre pompage, c’est qu’on a des plans calqués sur le film de Jackson (les déplacements de l’armée des fourmis rouges, le siège du gouffre de Elm, pardon de la fourmilière…), sans qu’il n’y ait plus beaucoup de surprise pour le spectateur adulte. On rajoute à cela un rythme plutôt mou, sans grande surprise. En fait, c’est plutôt l’état d’esprit de Minuscule qui lui permet d’emporter finalement le morceau. Cette glorification d’un quotidien insignifiant qu’on ignore (où un pique nique oublié devient une source de richesse inestimable que tout le monde se met à convoiter), qui filme des tas d’insectes tout mignons avec une empathie ingénue, c’est ce qui fait la fraîcheur et finalement la sympathie du monde créé par la série. S’ajoute à cela un souci technique plutôt bien négocié, et un film qui, sans inventer la poudre, parvient à faire quelques étincelles. On peut supporter quelques scories infantiles le temps de profiter d’un coucher de soleil avec nos insectes émerveillés.
Voracinéphile
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le 20 févr. 2014

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