Docteur cagoule
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Direction artistique froide, persistance jusqu'auboutiste dans le malaise, postulat pseudo-fantastique qui s'obstine à prendre l'air d'une démonstration, le cinéma de Lantimos ne laisse pas de confirmer toute sa vacuité, soignant pompeusement sa forme (magnifique photographie, décors de prestige...) pour illustrer un script qui emmerde la logique, et dont la cohérence aboutit sur... rien. On nous promet un dilemme, qui est finalement tiré au sort, et fin. A quoi bon se taper tout ça ? A quoi bon endurer les malaises à répétition (souvent gratuits (les discussions tendancieuses des gamins, l'anecdote de la pipe incestueuse, la branlette de nicole kidman...) si c'est pour ne rien avoir. Si l'Horreur de cette situation avait quelque chose de concret, de vraisemblable, ça pourrait aller, mais là, c'est juste devoir tuer quelqu'un pour sauver les autres, et c'est tiré au sort, et fin. Il n'y a rien à tirer du fond, car il n'y a pas de justice, seulement une vengeance minable et illogique. Juste des personnages quelconques (et j'insiste, ils n'incarnent rien en terme d'identification et évoluent peu) sur lesquels un scénario s'acharne. Et même si les acteurs s'investissent et qu'il y a les qualités formelles, il faut dire non au vide, au bout d'un moment. C'est encore plus absurde et inutile que The Lobster, et ça prend son temps pour pas grand chose. On aimerait croire à du fantastique minimaliste, mais rien de viendra jamais donner un élément supplémentaire au spectateur. Il faudra se contenter du dilemme, point. A force de ne rien donner au spectateur tout en cultivant le malaise, normal qu'on s’aliène le public. Sur le thème de la famille mise à l'épreuve, Prisoners enterre cet effort en 30 minutes de film. Qui plus est sans la prétention ambiante, induite par ce dépouillement de toute logique extérieure au dilemme.
Créée
le 29 déc. 2018
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