En apesanteur
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Ce quatrième Mission Impossible voit Ethan Hunt sauver le monde d’une guerre nucléaire, excusez du peu, alors même que son agence est dissoute.
Brad Bird nous montre ici qu’il n’est pas seulement un grand réalisateur d’animation, mais aussi très compétent pour les live actions, même si le film n’a pas d’identité visuelle forte et qu’il semble plus être un faiseur pour les studios. Reste que le film est bien réalisé et bien rythmé. En particulier, la séquence du Burj Khalifa est iconique à la fois pour le film et la franchise, tant de part ses cascades incroyables —effectuées par Cruise lui-même— que par l’idée astucieuse de la double réunion. On regrettera une séquence de fin dans l’usine de voitures un peu longuette.
Malheureusement, si sur la forme —réalisation, cascades, jeu d’acteur— le film est réussi, sur le fond c'est la médiocrité qui prime.
L’infiltration devient “bête et méchante” car à chaque situation correspond un gadget souvent abracadabrantesque : un bidule qui pirate la base de données du Kremlin pour y téléverser une fausse identité, un paravent vidéo, un robot aimant et une combinaison cote de mailles, des lentilles ordinateurs… Et du coup, on n’a plus vraiment d’inventivité dans la manière de résoudre les situations. Les gadgets ont toujours fait partie de la franchise, mais c’est la première fois que j’ai l’impression qu’ils s’apparentent uniquement à une facilité d’écriture. La preuve est que malgré le fameux “ghost protocol”, la dissolution de l’IMF, on ne voit fondamentalement aucune différence avec les films précédents. Au contraire, on est dans la surenchère. Ce qui aurait dut être l’identité du film devient une note en bas de page.
Un autre problème concerne les personnages. Comme souvent dans les MI, les seconds couteaux de l’équipe sont très fades. Carter est une femme forte mais sans personnalité, tandis que Brandt possède une histoire personnelle liée “comme par hasard” à celle de Hunt, ce qui n’aura… aucun impact sur le film. Mais surtout, le méchant est complètement en carton, avec une motivation en trois lignes digne d’un CM2. Quant au second, le russe aux trousses de Hunt, il est complètement inutile à l'histoire. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne suffit pas de mettre le monde dans la balance pour créer des enjeux percutants. De ce point de vue, le film prend complètement à rebours son prédécesseur qui avait un méchant terrifiant et des enjeux beaucoup plus personnels.
Bref, Mission : Impossible Ghost Protocol est un bon film d’action, mais sans âme. Il vaut un détour rapide pour ses cascades et pour ses gadgets farfelus, sans plus. Il reste meilleur pour moi que le volet suivant de la franchise, Rogue Nation
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Créée
le 7 août 2018
Critique lue 156 fois
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