Rien de bien nouveau pour ce nouvel opus, Mission : Impossible - Rogue Nation assume parfaitement de recycler ces schémas narratifs, et en vérité cela fonctionne quand même. C'ets un film d'action très convenue, mais il remplit sa fonction de divertissement légèrement abrutissant, sur laquelle plane l’ombre omniprésente et omnipotente d’un Tom Cruise forever young. L’increvable est encore une fois flanqué d’une ravissante et létale brune, sexualisée mais intouchée, telle une walkyrie du panthéon cruisien.
En dehors de la très belle scène de l’opéra— excepté le fusil de visée en talon ultra-haut et robe fendue, faut pas pousser — le film enchaîne les scènes d’actions sans jamais trop se poser de question. La surenchère prend plus ou moins bien, dans la mesure où l’on sait déjà que tout le monde va s’en sortir, ce qui diminue grandement les enjeux et l’empathie qu’on pourrait ressentir.
Donc pourquoi allons nous encore voir des Mission Impossible ? Parce qu’en recyclant à outrance et en gardant un Tom Cruise immuable, les films sont devenus presqu’une madeleine de Proust, où notre plaisir existe encore mais comme figé. Je n’ai pas vu tous les épisodes, et à en écouter certains, celui-ci serait mieux réussi que d’autres. Vu que l’équipe MI ne change pas — j'aime beaucoup Simon Pegg mais le side-kick marrant a aussi ses limites, le crédit est donc à porter à son réalisateur Christopher McQuarrie et à Rebecca Ferguson, qui seront probablement remplacé dès le prochain film. On vous l’a dit, seul Tom Cruise est éternel.