Moby Dick
7.1
Moby Dick

Film de John Huston (1956)

Disons le tout de suite je n'ai jamais lu le roman d'Hermann Melville je ne comparerais donc pas le film et le roman et vous ne trouverez pas ici de critique de l'adaptation je me contenterais simplement de parler du film de Huston. Un film, vous en doutez étant donner la note que je lui donne, en trés haute estime. La puissance métaphysique et symbolique de l'ensemble est indéniable, Achab n'est pas seulement un homme meurtri dans sa chair (la baleine blanche Moby Dick lui a pris une jambe) rongé par la haine et un désir de vengeance, Achab est avant tout un antihéros qui lance un défi a la loi divine, a travers la baleine blanche cette "brute guidé par un instinct aveugle", comme la décris l'un des personnages (pourtant opposé a Achab et défenseur, mais en parole seulement, de la loi divine), c'est Dieu que semble pourchasser Achab dans un combat titanesque voué a l'echec avant même d'avoir commencer. Plus qu'une obsession pour l'echec c'est plutôt le tragique de la condition humaine qui traverse l'oeuvre Hustoniene, les aventures vouées a l'echec comme celle d'Achab offre une image fort parlante de la vie humaine qui quoique l'on fasse est voué a être interrompu par la mort, c'est aussi a elle cette force destructrice et invincible comme la baleine que Achab lance un défis. En tout cas c'est une grave erreur d'interprétation que de voir dans ce film une quelquoncque propagande religieuse, un sermon moralisateur, non de religion il est bien question ici mais le sujet est traité bien plus finement que cela et surtout on s'aperçoit vite que les défenseurs de la religion sont loin d'être des âmes pures, le second d'Achab, Starbuck, ne s'oppose a lui qu'en parole, mais finalement ne feras rien pour l'empécher de mener l'equipage a sa perte, et sa responbalité ne seras pas moins grande que celle du capitaine dans la tragédie finale, c'est même lui qui la précipiteras.

Mais la réussite du Moby Dick de John Huston n'est pas seulement dans le brassage de ces thématiques hautement métaphysique qui sont trés probablement celle du roman, il est aussi dans le talent indéniable de ses acteurs Gregory Peck en tête bien sur, dont l'interprétation peut sembler excessive mais justement le personnage est excessif, et si l'on peut regretter que Huston n'est pas lui même interprété Achab comme il avait songer a le faire (car c'était aussi un trés grand acteur) on ne peut enlever a Gregory Peck un réel charisme, et une ennergie qui en fond un Achab plus que crédible. L'attention aux second rôle est aussi remarquable, c'est une constante chez Huston tout ses films sont pleins de figures humaines extraordinaire comme l'indien Queequeg ou encore le pére Mapple interprété par Orson Welles et dont le récit de l'histoire biblique de Jonas et de la baleine est l'un des moment les plus fort du film. Quand a la mise en scéne elle est brillante Huston se livre a un travail remarquable sur les couleurs, leur donnant une teinte grise, étrange qui donne une atmosphére crépusculaire au film, si l'ensemble pourras sembler parfois austére les séquence de chasse a la baleine sont réellement impressionnante, tout comme le final qui si il est bien des années 50 a quand même plutôt bien vieillis et reste impressionant aujourd'hui, l'affrontement entre Achab et Moby Dick est particuliérement réussit et la baleine de Huston s'avére bien plus crédible que le requin de Spielberg dans Jaws pourtant réaliser quelques années plus tard ( mais malgré ça Jaws est lui aussi un film remarquable).

En bref a mon sens Moby Dick est un des sommets de la filmographie de l'un des plus grand cinéaste américain classique, une oeuvre réellement marquante.
Dracula
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le 1 déc. 2012

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