Place de ma mob'(ius)

Möbius n'a pas le scénario du siècle, loin de là. Il utilise quelques grosses ficelles pour faire tenir un assemblage correct mais pas très solide. La scène finale en particulier sent la réécriture à plein nez pour coller à des objectifs.
Pourtant l'idée de faire jouer un double jeu au chef d'une équipe d'espions tombé amoureux d'un pion inflitré avait de quoi séduire, à la base. Mais les surprises qu'on aurait pu avoir sont gâchées par une bande-annonce bien trop révélatrice.

Les dialogues sont assez inégaux, avec quelques moments de bravoure qui tentent de nous montrer à quoi ressemblent de vraies répliques dans l'intimité d'un couple sans balancer de lieux communs. Exit les "je t'aime mon amour", bonjour les "t'as des bras concrets".

Après, la réalisation est adéquate, quoiqu'un peu trop mobile à l'occasion.

Du côté des personnages, Jean Dujardin est plutôt bon (sauf linguistiquement pour le coup, ce qui est regrettable pour un agent supposé parler russe, anglais et français de façon convaincante) sans pour autant casser la baraque, alors que Cécile de France est carrément bien dans ses pompes et dans son rôle. Elle génère une attraction chez le spectateur (bon, en tout cas chez moi) qui permet de se raccrocher au film dès qu'on sent les longueurs traîner un peu trop. Un joli plan avec la belle Cécile et paf ! de retour dans le film.

Finalement le tout est à l'image du personnage interprété (avec une certaine réussite d'ailleurs) par Emilie Dequenne : plein de bonne volonté mais pas à la hauteur de la tâche.