Les biographies d'acteurs sont souvent compliquées à critiquer, dans le sens où elles reprennent quasiment toutes le syndrome de la personne torturée dans le privée, alors qu'elle peut être géniale dans les films.
Ce film-là n'échappe pas à la règle, et aligne les poncifs pour montrer que oui, Peter Sellers était invivable, dépressif, drogué, bref un personne idéal de biopic. Geoffrey Rush l'incarne avec beaucoup de talent (le film commence au milieu des années 50, soit quand Sellers avait 30 ans), jusqu'à l'imitation vocale qui est assez troublante.
On voit aussi les grands noms avec qui il a tourné, comme Stanley Kubrick (où son court passage est drôle), et surtout Blake Edwards, dont il en ressort une relation amour-haine sur le fait qu'ils ne supportent pas, mais chacun a besoin de l'autre pour ses projets personnels. Pour Sellers, c'est Bienvenue Mister Chance qui est en ligne de mire.
Il faut dire que ce n'est pas vraiment un film de cinéma, dans le sens où c'est un téléfilm de luxe diffusé sur HBO en Amérique à sa sortie. Mais ça n'empêche pas une bonne mise en scène, un travail intéressant sur la reconstitution, et une très belle scène où, Sellers ayant fait un arrêt cardiaque, il se retrouve au ciel avec tous ses personnages emblématiques qui vont le harceler pour qu'il revienne à la vie.
Le truc qui est curieux, c'est que des pans entiers de sa vie, comme ses deux dernières épouses, sont occultés, mais le film garde une place non négligeable à l'amour que Sellers avait pour sa mère, celle qui fut son inspiration et dont sa mort le rendra inconsolable.
Ca reste du bon ouvrage, emmené pour ça par Geoffrey Rush, mais les biographies d'acteurs torturés, on en a fait un peu le tour, non ?