http://666mots.over-blog.com/2-juillet-2013-moi-moche-et-m%C3%A9chant-2
Autant vous prévenir, je ne suis pas un gros fan de la série Moi, moche et méchant. Le premier film m’avait laissé une impression d’inachevé, mais je ne contesterais jamais que c’est de la bonne animation, fluide, qu’on s’amuse bien, et que c’est adapté à tous les publics. D’ailleurs, le film a été un grand succès populaire, ce qui n’était pas gagné d’avance au vu de la complexité du synopsis, des sentiments contradictoires qu’aurait pu dégager Grou, l’anti-héros par excellence et des paris audacieux en terme de design des personnages qui avaient été réalisés par un studio alors inconnu, Illumination.
Et visiblement, la réussite du premier opus a donc conduit les studios Universal à remettre le couvert pour un film finalement très semblable au premier à beaucoup d’égards. Grou, bien à l’aise dans sa vie de papa, se rend compte que finalement, avoir des enfants c’est bien, mais avoir de l’amour, un peu plus, hum, adulte, c’est mieux. Le pauvre est visiblement traumatisé après une enfance difficile, puisque forcément il était enfant son propre mini-me, avec les mêmes horribles vêtements noirs, la bosse et la calvitie… et comme vous le savez, les jeunes filles de nos jours donnent avant tout de l’importance au porte-monnaie. Au physique, pardon, c’était un lapsus. Grou se retrouve donc en recherche d’âme-sœur, mais sans le vouloir vraiment, c’est un petit peu compliqué à suivre, mais finalement c’est aussi comme ça pendant le film, on se retrouve spectateurs des sentiments évoluant sans vraiment trouver d’éléments déclencheurs ou de liant entre eux.
Soyons clairs, je pense que ce second opus est une version édulcorée du premier, en moins bien à mon sens du coup. Si l’aspect drolatique et enfantin incarné par les minions, qui sont la grosse bonne idée de la licence Moi, moche et méchant, reste bien présent et rend le film vivant, force est de constater que l’intrigue principale est terriblement plate. Grou se retrouve à faire le bien, un petit peu contraint et forcé, mais on ne sait pas vraiment pourquoi en fait, et à partir en mission, puis tombe amoureux de sa partenaire, et c’est réciproque… mais un peu facile car finalement ils se connaissent depuis peu, et le coup de foudre existe, mais avec Grou… bref on a du mal à vraiment croire à ce qu’on veut nous faire avaler. Idem, le méchant, campé par un inénarrable Eric Cantona (d’ailleurs le casting VF est juste parfait, Gad Elmaleh et Audrey Lamy sont ultra convaincants dans leurs rôles respectifs), censément mort dans un accident sans qu’on nous explique vraiment comment il a feinté son monde, et que personne ne reconnaît. Bref, le côté histoire/aventure du film est probablement raté.
Ce qui est dommage car on a par ailleurs droit à de franches rigolades avec les minions, toujours aussi benêts, mais surtout toujours aussi variés. Il y a un énorme effort du studio pour ne pas les rendre répétitifs et c’est vraiment réussi de ce côté-là. Mais voilà, on passe donc d’un film tout public où les adultes se disent en sortant qu’ils ont vraiment vu un film d’animation complet, prenant, poignant, à un film pour enfants qui fait rire petits et grands avec des scènes à l’eau de rose difficilement supportables malgré les interventions des petits hommes jaune. A l’inverse, les enfants restent assez fades et c’est bien dommage de ne pas mieux exploiter leur potentiel en tant que personnages à part entière de l’histoire.
La moralité :
Le syndrôme des suites « ratées » (même si le terme est très fort, car Moi, moche, et méchant 2 reste très agréable à aller voir) existe encore aujourd’hui. J’ai été traumatisé par tous ces Jurassic Parc 2, Matrix 2 et autres Pirates des Caraïbes 2 mais je pensais que la leçon avait été entendue, que c’était du passé… c’était une grave erreur.
La mention du critique : Aux minions ! Miniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiions ! Hihihi ! Purement jouissifs, rien à ajouter ! Et aussi aux pubs Oasis qui m’ont beaucoup fait rire.