Mommy surprend dès ses premiers plans, à cause de son ratio 1:1. Si Dolan annonce que ce cadre carré permet de mieux se concentrer sur les personnages, il donne également une sensation d'étouffement, hautement plus vibrante lorsqu'il en vient à s'élargir au 1:85 lors de deux séquences symboliques. Ce confinement image à merveille l'intensité brutale qui se dégage du film, la tension qui règne dans la vie de Diane, son fils hyperactif et impulsif, et leur voisine bienveillante et perturbée, Kyla. Il se crée alors toute une alchimie, un ensemble de situations imprévisibles, et de forts moments d'émotion que l'on doit à la réelle complexité des personnages, qui se révèlent souvent aux antipodes de leur apparence. Si les performances d'Anne et Antoine-Olivier sont bluffantes, poignantes, celle de Suzanne Clément est carrément brillante. Plutôt dur, aux premiers abords, dans toute son authenticité de fond et de forme d'un Québec pittoresque, Mommy se révèle être une histoire d'amour percutante, emportée par une bande-son fascinante.