Résumé :
Une veuve mono-parentale, Diane, hérite de la garde de son fils, Steve, un adolescent impulsif et violent.
OUI, je lis juste la fiche wikipédia, mais j'avais pas envie d'en faire une résumer comique.
Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film"
En tant que sujet d'étude :
Mommy est le film j'ai pris afin d'étudier le cinéma de Xavier Dolan un réalisateur prodige, dont c'est ici le cinquième film, qui a remporté le prix du Jury à Cannes et qu'il a réalisé à l'age de 25 ans.
ET CA Y EST JE SUIS ENERVÉ !
Xavier Dolan m'énerve, ses interviews prétentieuses m'énervent, le fait qu'il ai pas conscience d'être né avec une cuillière en or dans la bouche m'énerve (j'aimerais bien moi avoir des fonds pour réaliser des longs métrages). Le personnage de Xavier Dolan a été parodié dans un sketch d'Eric et Quentin. Il était joué par un copain à moi, Sacha Brodeur, qui aussi quelqu'un qui m'énerve profondément.
Mon avis personnel :
Et donc, ça me fait chier de le dire... mais j'ai adoré. Le film m'a ému et j'ai eu ces petits moments où je me suis dit "putain, mais pourquoi je chiale ?"
Non, parce que l'idée de base semblait super cliché : les rapports houleux entre une mère solitaire et son fils violent et hyper-actif. Le tout dans un milieu populaire. Le tout tourné au format 1 : 1 et tu te croirais dans la proposition d'un film des frères d'Ardennes.
Mais bon, ça marche et je me suis attaché très vite aux personnages. J'ai adoré le personnage de Diane, cette prolo qui mâche son chewing-gum et porte des tenues atroces mais a un caractère bien trempé. J'ai aimé Steve même si je hais les ados et encore plus ceux qui ont des accès de violences. J'ai aimé Kyla, cette ménagère un peu timide mais drole et douce.
Le jeu d'acteur est impeccable : Suzanne Clément me donnais vraiment l'impression qu'elle avait des problèmes d'élocutions et Anne Dorval est juste incroyable (c'était de loin la comédienne la plus douée d'une série parodique comme Le Coeur a ses raisons et ici elle incarne vraiment le personnage.)
Le fait que les personnages parlent avec un accent populaire québécois bien prononcé est un plus. Alors certes je dois avouer qu'il y a un tiers des dialogues que j'ai pas compris, mais ça renforce un aspect réel. Ca m'a rappelé ces moments où j'étais coincé dans des supermarchés paumés dans le Nord de la France et que je ne comprenais qu'un mot sur deux. Idem pour le look des personnages, leur façon de s'habiller, leurs maisons. On se sent clairement dans un milieu qui fait populaire, mais ça ne transpire jamais la misère ou le cliché.
Alors, ouais, je pourrais faire des reproches au film : A quoi sert la scène d'accident au début ? A part un plan choc un peu gratuit, et d'expliquer pourquoi Diane n'a pas de voiture, ça n'a pas d'incidence sur la suite de l'histoire. Pourquoi n'entends-on pas parler plus que ça de la fille de Kayla ? Pour un film sur la maternité ça serait sympa qu'il y ai au moins quelque chose là dessus ? Et c'est quoi ce karaoké de l'enfer où les gérants laisse insulter un mec qui aurait le malheur de chanter un peu faux ?
Alors oui, le film nous montre qu'elle voit en Steve l'image de son fils décédé. Et c'est montré de façon subtile, sans le pointer du doigt. Idem pour certaines choses qui ne sont qu'évoquer sans nous en tartiner des tonnes.
Et donc, ça a totalement marché pour moi. J'ai vraiment été ému par la fin du film. Le ton est parfait : on se sent suffisamment impliqué pour eux tout en n'en faisant jamais des caisses. Et ils arrivent même à rendre cool une scène sur laquelle il y a du Céline Dion.
Xavier Dolan m'énerve.