Love at second sight
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le 7 avr. 2019
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Le coup du "j'ai une chance de recommencer ma vie" m'a toujours fait triper. Je me suis donc laissé tenté par Mon inconnue. Et puis...le beau François Civil, quoi !
Bon, si vous avez lu le 5/10 que j'ai attribué au film, vous avez d'ores et déjà pigé que je n'ai pas été emballé plus que ça. La romance du début est mignonnette, les séquences de la vie quotidienne (lui écrit, elle joue du piano, ils s'encouragent mutuellement), c'est sympathique, puis très vite, on n'y croit plus : le mec envoie son manuscrit à un éditeur (ok, c'est sa copine qui le fait pour lui) et bingo, il est édité, gros succès, best seller, télé, argent, célébrité, nous ne sommes plus du tout dans le "real life", j'aurai préféré qu'il galère pour se faire publier (comme 90% des écrivains en fait), mais passons. Il néglige sa femme, c'est devenu un gros con et le film m’intéresse de nouveau, on est de retour dans la vie réelle, avec des connards égocentriques qui traitent leurs potes et leur famille comme des sous merdes. Yeah, j'y crois de nouveau !!! Puis on entre dans le vif du sujet : le mec se réveille dans une vie parallèle où il n'est pas un auteur à succès mais juste un prof de lettre et où sa meuf ne le connait pas (elle, par contre, est passée de prof de musique à concertiste renommée, ha ha ha).
On a ensuite la phase inévitable (mais ici plutôt pas trop mal faite) du "le mec ne comprend pas ce qui lui arrive puis percute lentement", ce qui donne droit à quelques scènes cocasses, comme celle du collège, mais très vite, on bascule de nouveau loin de la vie de la plupart des gens, dans le sillage de la pianiste mondialement connue, avec sa horde de fans et le théâtre de l'Odéon plein à craquer d'une foule qui l'applaudit debout. Loin, bien loin du monde sordide des gens qui prennent le métro et qui font leur course eux même dans des supermarchés (ma vie à moi, en fait. la votre aussi, peut-être ?). Cette vie là, on le comprend bien, donne des sueurs froides à notre personnage qui va tout faire pour retrouver sa vie d'avant, celle où il était un con riche et célèbre. Jusqu'à ce qu'il réalise que le plus important, c'est l'amour ! (ben ouais)
Le film pèche par son manque cruel d'originalité avec une thématique archi rabattue (mais dont on peut encore faire de bonnes choses, pour peu qu'on sorte des sentiers battus). Je ne suis pas vraiment parvenu à entrer dans l'histoire. Le scénario me rappelait trop d'autres films : Monsieur destiné, que j'ai adoré quand j'étais ado (voir Sarah Connor en ménagère au foyer, ça se regarde non^^), Un jour sans fin, pour le coté "je sais déjà tout des goûts et des couleurs de la femme que je veux séduire", Eternal sunshine of the spotless mind, quand le personnage se souvient de choses qu'il a vécu avec sa copine et qui n'existent plus, et même 17 ans encore, pour le meilleur ami déjanté et horripilant (bien plus drôle dans 17 ans encore).
Voilà ce que c'est que d'être une vidéothèque ambulante ! Ces films n'ont cessé de se bousculer dans ma tête, me faisant oublier celui, convenu et un peu pâlichon, que j'étais en train de regarder. Peut-être ne faut-il pas être trop cinéphile pour apprécier ce film là, juste être romantique ?
Pourtant, l'émotion manque un peu. Je n'ai pas réussi à être touché. Bill Murray sculptant le visage d'Andy MacDowell dans la glace ou Jim Carrey luttant de toute ses forces pour conserver ses souvenirs amoureux m'ont davantage ému.
Le film a peut-être aussi oublié qui était son public. Ses personnages nous envoient en pleine face qu'être prof de lettre dans un collège ou prof de musique à domicile, c'est avoir raté sa vie, mais combien de romanciers à succès et de concertiste adulée parmi les spectateurs ? Difficile de s’identifier à ces personnages qui gravitent dans les hautes sphères et soupirent parfois devant les contraintes de leur vie d'artiste à succès (la pauvre pianiste ne peut pas cuisiner pour ne pas abîmer ses mains, on pleure avec elle sur son sort). A trop s'éloigner de son public, on prend le risque de ne pas le toucher. François Civil et Joséphine Japy sont très sympathiques, je ne me suis pas retrouvé dans leurs personnages. Sans compter que François Civil, beau gaillard de 29 ans, n'est pas du tout crédible un lycéen de 17 ans.
Et puis, prof de lettre, c'est au lycée, pas au collège. Le réal peut revoir sa copie.
Créée
le 23 avr. 2019
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