Le rat des villes, le rat des champs et la souris

Trois histoires se croisent, celle d'un bourgeois qui s'adonne à l'écriture et à la politique, celle d'une comédienne issue d'une famille de militants communistes qui deviendra sa maîtresse et celle d'un entrepreneur d'origine paysanne. Les comportements des protagonistes sont mis en parallèle avec des expériences sur des rats de laboratoire, commentés par le professeur Henri Laborit.

Une nouvelle fois, Alain Resnais affirme son éclectisme érigé en idéal. L'analogie avec le comportement animal, de prime abord assez obscur, se resserre de plus en plus. Les différences de classe sociale, d'ambitions, d'auto-représentations viennent enrichir l'expérimentation par ses croisements, ses interactions, ses confrontations. Le film est l'examen clinique du rapport de domination qui s'instaure automatiquement entre deux êtres dès qu'ils se côtoient, des stratégies adoptées face au stress. Même si les théories biologiques exposées par Henri Laborit sont sujettes à polémique dans le milieu de la neuroscience, mon oncle d'Amérique a l'originalité de proposer un angle scientifique dans un narration cinématographique classique.

L'anticonformiste Alain Resnais réussit à nous surprendre, et même un peu plus que cela, à nous interroger sur l'espace réel de notre liberté de choix.