Pudding anglais

Monsieur Ripois veut emprunter à la comédie italienne, référence du genre à l’époque, certains de ses ressorts comiques mais tombe finalement dans un humour pince sans rire imitant maladroitement le style british.

Les péripéties d’André, ce Don Juan en puissance pour qui, comme le lui faisait dire Molière, « tout le plaisir de l'amour est dans le changement », soutiennent un scénario plutôt morne, ponctué de répliques pas toujours drôles autour d’un Gérard Philipe qui, contrairement à ce qui se dit un peu partout, n’est guère transcendant dans son rôle d’incurable malade amoureux. Son personnage a beau susciter parfois un peu d’empathie chez le spectateur, il ne conquiert personne, devient redondant et n’est rattrapé que par certaines de ses conquêtes, comme cette douce et maternelle prostituée au grand cœur. Quelques travellings sympathiques, comme celui en spirale avec André au téléphone, mais guère plus.

Un René Clément mineur, aussi fade qu’un pudding anglais.