Un beau film et une vraie réussite, pour un petit budget ça reste assez impressionnant, tout est très bien géré, des décors au jeu des acteurs, le scénario est simple, mais sans esbroufe, le voyage est agréable, subtil et parfaitement rendu crédible par le réalisateur Gareth Edwards qui use à bon escient de son expérience des effets spéciaux acquise sur des documentaires pour la télévision.
Si le film se veut dans une veine réaliste, voire contemplative à la Terrence Malick, et donc plutôt éloigné d'un « District 9 », contrairement à ce que la promo aurait voulu nous faire croire, il compte tout de même un très grand nombre de scènes qui rendent hommage au cinéma de genre : « Apocalypse Now » dès le début, « Jurassic Park » à travers une attaque nocturne, « King Kong » pour la vision du mur d'enceinte qui protège des monstres, « La Guerre des mondes », « Abyss » et Hayao Miyazaki pour la fin, et j'en oublie je crois...
Quelle belle ironie aussi de voir ces deux Américains être forcés de prendre le chemin des immigrés mexicains pour passer aux États-Unis et se retrouver face à une terre dévastée façon ouragan post-Katrina. Et puis utiliser des monstres comme métaphore de l'amour naissant demeure vraiment une belle idée, leurs apparitions progressives faisant écho aux sentiments des personnages principaux qui s'intensifient jusqu'à une fin assez magnifique, et qui renvoie d'ailleurs astucieusement au début du film pour un résultat poignant.