Monsters est la première oeuvre de fiction de Gareth Edwards, expert en CGI qui a officié notamment pour des chaines de télévision illustres comme la BBC ou Discovery Channel dans la production de documentaires. Réalisé avec relativement peu de budget, ainsi qu'une équipe réduite, le film est finalement tout le contraire de ce que son pitch ou son titre pourrait laisser présagé. Si il arrive souvent qu'une tromperie sur la marchandise soit totalement rédhibitoire en matière de cinéma, les équipes marketing connaissant parfaitement aujourd'hui toutes les ficelles pour « vendre » un film, parfois en allant totalement à l'encontre du point du vue du cinéaste, force est de reconnaître qu'avec Monsters, la surprise ne fait qu'ajouter au plaisir.

Car si le film part bien d'un postulat complètement fantastique et inscrit dans un cadre SF, son déroulement et finalement ses aboutissants, sont bien loin des carcans d'un genre parfois trop stéréotypé et galvaudé. Les « monstres », et le décor hostile de la zone infectée, ne devenant alors qu'un simple prétexte à une histoire simple et humaine. Celle d'une rencontre entre deux individualités, deux personnages, a priori très différents, mais entre qui va pourtant naître des sentiments.

Une histoire d'amour donc. Sujet simple, vu et revu au cinéma. Mais rarement dans le cadre d'une oeuvre de science-fiction. A tel point que celle-ci tient rapidement le « premier rôle » , et prend le devant sur l'histoire de ce voyage au travers d'une zone pourtant infestée de créatures hostiles. Des créatures qui sont d'ailleurs peu présentes. A la manière d'un J.J. Abrams et de son Coverfield, Edwards est particulièrement avare en termes d'apparitions de la menace. On peut percevoir quelque peu au début du métrage, fondue dans le grain d'une image vidéo colorisée au « nightshot », la forme un peu abstraite de ce qui semble ressembler à un Cthulhu de Lovecraft, mais rien de bien net. Mécanique somme toute assez efficace et éprouvée, de l'invisible naissant la crainte et la curiosité, ce que d'autres comme McTiernan (Predator) ou Scott (Alien) avait déjà su utilisé brillamment auparavant avec leurs propres créations.

[...]
Spoof
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le 13 déc. 2010

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