Sorti en 2002, Monstres et Cie fait partie des meilleurs films d'animation de Pixar. Son histoire est audacieuse, ses personnages attachants et sa morale n'est pas étouffante. C'est une grande bouffée d'air frais, pour un film dont on n'est jamais sûr où il va nous emmener, qui n'hésite pas à donner des coups de coude au classicisme endolori des films pour enfants.
Plus de dix ans après sort Monstres Academy. Puisqu'une suite directe n'était guère possible, il a été décidé de se pencher sur le passé des deux camarades, Bob Razomwski et Jacques Sullivan, et de leur rencontre sur les bancs de l'université des Monstres. Le duo fonctionnait bien dans Monstres et Cie, le film va chercher à nous montrer leurs débuts.
Monstres & Cie était plein d'idées. Monstres Academy se contente de transposer tous les clichés des films d'étudiants américains. Tous, tous, tous. Bon, avec moins de problèmes hormonaux adolescents et de tensions sexuelles. Mais on y retrouve les fraternités, les rivaux-qui-deviennent-amis, la directrice qui met des bâtons dans les roues, la tricherie aux examens, les jeux entre étudiants, la bibliothécaire acariâtre, les petites fêtes, etc. Tout est là, repris et utilisé, à la sauce Disney.
Disons le autrement : tout ce qui apparaît dans le film a déjà été vu ailleurs. Sans avoir vu de films de ce genre, ce sont tout de même des éléments de culture populaire qui se retrouvent fréquemment, dans des séries, des bandes dessinées ou même des clips. Ils ont beau être transposés dans le monde des monstres qui doivent terrifier les humains, cela ne permet pas de leur donner un cadre plus original. Seule la conclusion se démarque, mais c’est parce-qu’elle utilise mieux son univers plutôt que transposer ce qui a été déjà vu.
Heureusement, le savoir-faire de Pixar est toujours là. Le film est une claque graphique, et le film est suffisamment bien conçu pour ne pas s'ennuyer, avec les petits rebondissements adéquats. Les enfants seront amusés. Et les adultes ne s’ennuieront pas trop. Mais il aurait fallu plus de scénaristes que de graphistes, au lieu d'avoir seulement décliné la licence avec ce film d'étudiant monstrueusement convenu.