Chiron est un gamin du ghetto de Liberty City à Miami. Fragile et taiseux, le gosse, surnommé Little, a peur de se battre et est parfaitement dépourvu des attributs nécessaires à une « survie » dans un environnement défavorisé, où les postures virilistes servent surtout à imposer le respect et à gagner, au moins pour un temps, un semblant de paix sociale. Chiron est « élevé » par une de ces mères célibataires qui a baissé les armes et le reste, qui n’a pour seule obsession que de chasser le dragon dans les volutes du crack. Chiron offre peu à peu sa confiance à Juan, un dealer qui tient physiquement le pavé surtout grâce à un charisme et une intelligence très au dessus de la moyenne. Aux côtés de Juan et de sa compagne, Chiron se crée peu à peu des repères et une famille de substitution, et apprend qu’il faudra un jour qu’il choisisse qui il veut être pour ne pas se perdre.
Moonlight illustre trois périodes de la vie de Chiron, où son identité se forge péniblement mais se morcelle aussi, sous les coups et au travers de troubles et de désirs inavouables. Quand l’échappatoire s’impose dans l’urgence, Chiron devra revenir plus tard à la source de ce qui a contribué à celui qu’il est devenu, mais aussi peut-être pour enfin accepter celui qu’il a tenté de fuir.
Même si c’est toujours un exercice un brin casse gueule, j’avoue qu’il m’arrive d’avoir envie d’analyser un film à la lueur de comment le public l’accueille. Autant être clair tout de suite, Moonlight est pour moi un très bon film, mais j’avoue être particulièrement mal à l’aise vis à vis de ce que la critique et le public tente aujourd’hui d’en faire...
(lire le reste de la critique sur le site de l'ombre sur la mesure : http://ombresurlamesure.com/moonlight-barry-jenkins/)