Tout commence par un écran noir. Les bruits de l’océan. Une voix émerge avec douceur, celle de Boris Gardiner. Elle fredonne, elle tonne, elle exulte : « Every n****r is a star ». Ce n’est pas un vœu pieu ni une revendication ; c’est une affirmation. Avant même la première image, Moonlight a déjà illuminé la salle.


     Issue d’un film jamaïcain du courant Blaxploitation des années 70, et utilisée plus récemment par Kendrick Lamar en ouverture de son album To Pimp A Butterfly, le choix de cette chanson constitue une véritable déclaration d’intention. Si Barry Jenkins n’a pas la prétention d’embrasser toute l’expérience de la communauté noire américaine, il clame en revanche haut et fort que des histoires comme celles des habitants de Liberty City (gigantesque quartier du nord de Miami) sont dignes d’être racontées, et valent la peine de l’être. L’histoire en question, adaptée de la pièce In Moonlight Black Boys Look Blue de Tarell Alvin McCraney, est celle de Chiron (« Little »), jeune garçon noir d’une dizaine d’année dont nous faisons la connaissance alors qu’il est pris en chasse par quelques-uns de ses camarades. Rejeté et violemment mis au ban, il rencontre à cette occasion un dealer du coin (Mahershala Ali) et sa compagne, Teresa (Janelle Monáe), dont le domicile finit par former un foyer de refuge face à l’attention dilettante de sa mère, Paula (Naomie Harris), infirmière addict au crack, dont le comportement alterne successivement entre écrasante affection et négligence exacerbée.

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Hujacq
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le 3 mars 2017

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Hugo Jacquemin

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