Farewell Mr Bond

Surprenant, c'est ce qui qualifie le mieux ce nouveau James Bond.

A l'image de sa fin qui est totalement inédite dans l'histoire des James Bond, Mourir peut attendre n'est pas forcément là où on l'attend. Après une 1ère moitié assez classique pour un Bond, le film part vers une dimension beaucoup plus intimiste, où les classiques enjeux internationaux des James Bond laissent place à des enjeux bien plus personnels. Skyfall nous avait fait le coup avec brio, mais Mourir peut attendre se casse un peu les dents là-dessus et si je me suis plutôt laissé entraîner sur ce chemin certains n'y trouveront pas du tout leur compte.

Pourtant les liens entre le trio Bond - Swann - Safin fonctionnent plutôt bien, mais malheureusement les enjeux ne décollent jamais complètement. La faute à certaines incohérences, dont notamment une énorme qui vient foutre en l'air absolument tout le scénario mis en place dans la 2ème moitié du film

. Ce n'est qu'une scène de quelques secondes mais elle est tellement mal gérée (en mode on s'en fout) qu'elle vient gâcher toute la fin

.
Au-delà de cette erreur scénaristique assez incompréhensible, le méchant Safin est sans relief malgré un gros potentiel que laisse entrevoir la 1ère moitié du film

. La faute en grande partie à ses motivations qui vont rester floues, car quasi jamais abordées jusqu'au bout. OK il veut se venger, mais pas besoin d'élaborer un plan à l'échelle mondiale pour ça. Jamais on ne comprendra les motivations de son plan mondial et c'est tout le problème de ce Mourir peut attendre, qui semble balancer la dimension internationale (propre à tout James Bond), au profit d'une lutte très personnelle. Pas de soucis, mais dans ce cas pourquoi toujours essayer de nous vendre des enjeux internationaux, il fallait au contraire, comme dans Skyfall les faire disparaitre pour intensifier la lutte entre Bond et Safin.

Bref Mourir peut attendre prend des risques, qui tranchent nettement avec le reste de la saga, en particulier avec l'époque Brosnan où tout était pour le spectacle, ce qui pourra désarçonner plus d'un spectateur. Les risques sont assumés, mais pas maîtrisés en ressort donc une impression assez mitigée. La 2ème moitié se veut plus sombre

avec une volonté claire de tirer un trait sur la saga des Bond version Craig, mais jamais l'atmosphère crépusculaire de Skyfall ne se retrouve ici.

Pour le reste Mourir peut attendre souffle le chaud et le froid. On retrouve les classiques Bond Girls et les Aston Martin pour le plaisir des yeux qui ne bouderont ni la tenue d'Ana de Armas, totalement inutile et assez agaçante par ailleurs, ni la DBS et surtout la V8 Saloon qui mettra en extase tout fan de voitures qui se respecte. En parlant de personnage agaçant, j'en place une (comme dirait MC Jean Gab1) pour Valdo Obruchev qui m'a horripilé à chacune de ses apparitions, sorte de Boris Grishenko complètement raté le personnage est d'une nullité affligeante. Les scènes d'actions sont comme toujours très bien foutues, mais par contre bien trop exagérées et improbables et ce même pour un James Bond

, on aura jamais vu les ennemis aussi mal visés (même ceux de l'époque Brosnan faisaient mieux c'est dire). Et puis il y a la fin qui marquera l'histoire des Bond

et met un point final à la saga de Craig, je laisserai à chacun juger de son efficacité et de sa réussite tant elle peut diviser, mais elle aura le mérite de marquer la grande saga des 007.

La sortie de Craig se devait d'être grandiose tant il a marqué la saga des James Bond de son emprunte, donnant à ses films une ADN unique dans les 007, malheureusement ce n'est pas le cas. Mourir peut attendre reste un bon divertissement, solide sur la forme, mais qu'il ne faudra pas trop venir gratter sous peine de voir apparaitre pas mal de faiblesses, dont certaines peu excusables. Mais il n'en demeure pas moins que sur les quasi 3h du film je ne me suis pas ennuyé et c'est bien là le principal pour un James Bond, nous fournir du spectacle.