Mulan par Deitam

Ce film tient un moment l’illusion d’être moyen, puis devient ouvertement mauvais – à peu près au moment où Mulan fait irruption sur un champ de bataille cheveux au vent et se lance dans des acrobaties pour envoyer du bout du pied une pique dans un ennemi. Suivent des incohérences de mise en scène frisant l’incompétence ; des moments pseudo-émotionnels risibles où le film prétend avoir bâti une camaraderie entre Mulan et ses collègues sans nom alors qu’elle n’a guère plus de relations avec eux qu’avec son cheval ; une confrontation finale tissée de décisions aberrantes et de démonstrations ridicules de wire fu ; et des scènes effilochées où l’on perçoit clairement que l’impéritie des scénaristes répond à celle de la réalisatrice. Aucun acteur ne sort à son avantage de cette débâcle. Le seul aspect modiquement intéressant est le personnage de la sorcière – avant qu’elle ne soit fauchée par la débilité environnante. Il y a une scène où elle propose une alliance à Mulan, et je me suis surpris à imaginer un autre film où une Mulan récemment disgraciée serait tentée, accepterait, aiderait à usurper l’empereur puis renverserait l’usurpateur, et se hisserait au-dessus des lois pour extirper de force les raisons de sa honte. Hélas ce film ne fut pas.
Je ne peux que conseiller aux futurs spectateurs un jeu à boire où l’on prend un shot à chaque fois qu’un personnage parle d’honneur ou de « prendre sa place ».