Au moment de rédiger cette première critique, Mulholland Drive est l'un des seuls films de David Lynch que j'ai vu après Une histoire vraie qui semble être à part du reste de sa filmographie. N'ayant donc pas encore eu l'occasion de regarder Eraserhead, Blue Velvet, Twin Peaks, Lost Highway et autres Inland Empire et avant de pouvoir corriger cet affront fait au cinéphile qui se cache au fond de moi, ce n'est que par le biais de Mulholland Drive que je jugerai cet univers lynchien qui me semble déjà si particulier et ô combien envoûtant.

Mulholland Drive est sans doute le plus connu de ce genre de film qui ne se suffit pas à lui-même en tant que simple divertissement mais oblige le spectateur à se torturer sévèrement les méninges. Les films de Lynch, à l'inverse de ceux de Michael Bay et de tout blockbuster américain qui se respecte, ont la réputation d'avoir des scénarii incompréhensibles. Ce n'est certainement pas le cas de Mulholland Drive. Non, la complexité se trouve ailleurs. Ma réaction après l'avoir terminé pour la première fois, car oui il faudra le voir plusieurs fois, fut « ?! ». Certes, j'avais été charmé et absorbé par cette œuvre étrange mais je n'étais pas sûr d'avoir tout compris tant l'histoire de base est mêlée à tout un tas de scènes métaphoriques et disons-le, totalement What the Fuck ! En réalité, c'est très simple et même Lynch le résume de la sorte : « Il s'agit du rêve de Hollywood, d'une relation entre deux filles différentes et d'un polar, avec des virages intéressants. »

Tout en étant la quintessence du cinéma, le film est aussi une mise en abyme d'Hollywood et de son côté néfaste, renvoyant directement aux problèmes rencontrés par Lynch lui-même durant sa carrière. Alors au final, pourquoi Mulholland Drive est-il rangé dans la catégorie des chefs d'oeuvre aux côtés de Citizen Kane et 2001, l'Odyssée de l'espace ? Parce qu'il s'agit d'un morceau d'art à l'état brut. Le film en plus d'être très intelligent se veut contemplatif. Les images sont aussi belles que ses actrices principales et les musiques, notamment celles composées par Angelo Badalamenti finissent par nous emporter dans un monde de rêve. Certaines scènes sont d'une beauté incroyables (la scène d'amour entre Betty et Rita, la scène de l'opéra Silencio...) et d'autres très drôles (les scènes avec le réalisateur Adam Keshner, la scène du tueur à gages...). Il me serait possible d'écrire beaucoup plus tant le film est riche mais d'autres l'ont déjà très bien fait (je vous invite à lire ceci (http://lmsi.net/Mulholland-drive-La-clef-des) pour ceux qui n'auraient toujours pas compris certains détails ou regarder cela (https://www.youtube.com/watch?v=fg63RqM6CAE) pour constater à quel point Lynch a soigné le moindre détail). Pour conclure, je vous invite à voir, ou revoir autant de fois que possible, ce film unique aux multiples sens cachés qui restera selon moi l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur film jamais réalisé.
Spalding
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le 30 mai 2014

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