Mulholland Drive par Anna

Probablement un des films les plus chiants du monde, où on essaie d'être assez intello pour en dire du bien tout en se gardant d'aller plus profond dans la critique de peur de passer pour un con qui n'a rien compris...

Bon, ben moi j'ai rien compris au succès du film et aucun problème à passer pour une conne... Peut-être même pourriez-vous m'éclairer et m'aider à entrer dans le cercle des Gens Cools Qui Kiffent Lynch Au Bout Du Cinquième Visionnage Tu Vas Voir Tout S'éclaire ?

Je vous expose mon souci : ce film m'a hautement fait souffrir en rassemblant tous les clichés possibles du ciné à la Télérama. Une excitation saphique qu'on peut kiffer davantage sur un site spécialisé au lieu de se palucher le cerveau, un esthétisme contemplatif mille fois plus maitrisé par Kitano (oui oui, le mec qui fait aussi des jeux façon Interville à la japonaise), une critique d'Hollywood si fade qu'une coiffeuse texane venue tenter sa chance aurait pu faire la même... Un film érotique sur NT1 réussit la même chose avec environ 1000 fois moins de moyens, et en frustrant autant son spectateur.

Pour le scénario, mon reproche est moins la confusion de la narration (plutôt amusante et excitante) que cette prétention mégalo obligeant le spectateur à voir au moins 2 fois le film pour en comprendre la moitié. Ca me laisse un goût de racket. J'ai pas besoin de comprendre pour aimer, par contre j'aime pas qu'on essaie de rentrer de force dans mon cerveau pour finalement ne rien dire du tout sous prétexte que chacun interprête ça comme il veut ("oh regarde, une fourchette dorée, comme la semelle de l'héroïne à la minute 34, ça veut trop dire un truc non ?").

Tous mes points vont à Badalamenti, seul vrai génie du film, qui réussit à transcender cette mascarade pour lui donner saveur et profondeur...

Bref, ce film me fait l'impression d'une imposture grandeur nature, avec assez de fans intelligents pour qu'on aie envie de croire à un chef d'oeuvre... Quand on ne voit que du bullshit pseudo-chelou. En plus, ça m'oblige à faire une critique aussi chiante, compliquée et prétentieuse que le film, ce qui ne joue pas en sa faveur.