Mulholland Drive m'a laissé une drôle d'impression, la première fois que je l'ai vu. En effet, j'ai eu dans l'idée que j'étais passé à côté de quelque chose, une fois le film fini.
Ce que j'en retenais principalement, c'était le magnifique duo Haring/Watts.
Magnifique, que dis-je...Éblouissant!
De fait, j'ai été embarqué dans une sorte de rêve éveillé où n'existait pas de réalité à proprement dire.
Et après 7 ans sans le voir, je viens juste de m'y replonger. les deux actrices restent exceptionnelles mais surtout j'ai attentivement regarder le film, en ne me laissant pas séduire à 100% par Laura Helena Haring et Naomi Watts. Une fois leurs auras envoûtantes mises de côté, je me suis concentré sur les intentions de sieur Lynch.
Et j'ai enfin saisi les parties obscures de l'histoire à mes yeux:
Je me rappelai donc du brusque changement d'identité des personnages principaux (qui m'avait laissé un peu perplexe) et cette fois, j'ai tenté de comprendre ce que j'ai vu...
J'ai vu ce rêve/réalité fantasmée que Diane/Betty se fait, après avoir commanditée l'assassinat de sa bien-aimée. La jalousie et l'humiliation qu'elle subit de la part de Camilla/Rita, l'amènera donc à quérir les services d'un tueur à gages au rabais. Il lui dira que lorsque ce sera fait, elle pourra se servir de la fameuse clé bleue. Cette clé qui n'ouvrira sur rien, sinon sa propre culpabilité, son propre désespoir.
D'où son rêve qui occultera la réalité de son geste impardonnable, sa nouvelle identité "idéale" et le fait que Camilla (l'actrice imposée par la mafia) deviendra Rita (une belle inconnue amnésique après un accident- en fait son assassinat).
Je ne me rappelle pas avoir vu mis en scène, un cauchemar traitant de la culpabilité (et les regrets qui vont avec...) d'une manière aussi minutieuse, que ce film de David Lynch. Car sous son aspect apparemment confus et mystérieux, ce long-métrage est en fait une mécanique des rêves absolument phénoménale.
Avec Fire Walk With Me, Mulholland Drive est le meilleur de ce que peux faire David Lynch et plus globalement, un chef-d’œuvre dans l'histoire du cinéma tout court.
Concernant le score de Badalamenti, il est excellent mais rappelle un peu trop celui de Twin Peaks par certains aspects.
Quand à la chanson de Rebekah Del Rio...une émotion incroyable s'en dégage et sa voix magnifique nous fait ressentir la tragédie que ressent Diane. Du grand art.