Pendant cette période de confinement (déjà assez chiante à vivre), on nous bassine avec les feel-good movie où une Cendrillon en guenilles rencontre un prince charmant bien sous tous rapports (vraiment, me disent les associations pour la diversité et les féministes ?) et où les films musicaux (et je précise bien films musicaux et non comédies musicales) ont jugés à l'aune de A star is born. Deux films se sont détachés en l'an -1 avant COVID-19 : le magnifique Wild Rose (avec la non moins magnifique Jessie Bucley) et l'excellent Music of my life (Blinded by the light en VO). Ces deux opus ont pour point commun d'avoir un ancrage social fort sans pour autant écraser le sujet et les personnages, aussi attachants chez l'un comme chez l'autre.
Après Joue la comme Beckham, Gurinder Chadha a décidé la jouer comme Bruce Springsteen, aka The Boss. La découverte de la musique profondément humaniste de Springsteen par un adolescent pakistanais paumé au sein d'une famille campée sur ses traditions agit comme un électrochoc chez Javeed, alias Jay, jeune homme nourri à la britpop à deux balles... Les textes du boss vont agir comme un détonateur chez cet écrivain en herbe (avec un mentor comme la sublime Hayley Atwell, connue pour son rôle de l'agent Peggy Carter, qui interprète une prof de littérature canon qui prend sous son aile le talentueux Jay, je pourrais écrire Guerre et paix en une nuit...) qui va mettre toute son énergie à rencontrer son idole avec l'aide son pote sikh Poops.
Music of my life est un des meilleurs films sur une légende la musique, meilleur que Rocketman (sur sir Elton John), lui-même meilleur que Bohemian Rhapsody (sur Queen en général et Freddie Mercury en particulier), dans la mesure où la profonde influence de textes (et de musique, car c'est un putain de musicien) change la vie d'un immigré pakistanais à Luton, trou perdu de l'Angleterre thatchérienne des années 80, où perdure un chômage pandémique (ouh, le vilain mot !), ainsi qu'un racisme décomplexé envers la communauté pakistanaise... Point d'hagiographie ici ! Juste la façon dont une vie est irrémédiablement changée par la musique, par un artiste, par une chanson... Car c'est une histoire vraie que la réalisatrice transcende avec une mise en scène inspirée, notamment lorsque Jay découvre pour la première fois une chanson de Bruce, Dancer in the dark, scène filmée comme une Révélation avec les paroles qui virevoltent tels des Ecritures Saintes autour de la tête d'un Javeed déprimé après avoir constaté l'impasse dans laquelle il se trouve.
J'en dis pas plus... mais, je mets sincèrement ce film dans mon top 10 de 2019 car, en plus de me toucher en plein cœur personnellement (portrait d'un immigré des années 80 qui s'en sort par l'art, via l'écriture), c'est un film euphorisant, bien réalisé et interprété, et c'est le meilleur hommage possible à ce géant de la musique américaine, Bruce Springsteen...

Daddy-Cool
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le 29 mars 2020

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