Le rap ne m'intéresse pas beaucoup, que ce soit au niveau de la culture qui gravite autour ou du genre musical en général. Je serais passé à côté de ce film si un ami ne m'avait pas traîné pour aller le voir dans une salle obscure. Je ne peux que le remercier de m'avoir fait connaître un univers qui finalement m'a parlé.


Les bons films arrivent à intéresser le spectateur, quel que soit le sujet. N.W.A y parvient sans difficulté : les enjeux sont bien présents, tout comme la cohésion du groupe. On comprend la manière de penser et de réagir de chaque membre face aux problèmes qu'ils rencontrent, même si le film n'est pas objectif et suggère que c'est Ice Cube qui a raison (son poste de producteur n'y est sans doute pas pour rien). L'histoire aborde également la question du rap et de son côté violent (un débat intéressant car encore d'actualité) ainsi que les problèmes sociaux dans les quartiers populaires de Los Angeles. C'est dommage que cela reste secondaire, mais le film à l'intelligence de ne pas se transformer en plaidoyer irréfléchi pour le rap.


Par contre, F. Gary Gray ne s'est pas vraiment détaché du schéma du biopic classique, ce qui fait qu'on voit les ficelles scénaristiques trop facilement. La petite dispute anodine mène forcément au cliché du groupe qui se sépare, tout comme l'immanquable séquence émotion à la fin qui annoncée maladroitement tout le long du film. D'autre part, les artistes sont quand même montrés sous un beau jour (bon, ça c'est mon ami qui me l'a signalé) : les problèmes de violence conjugales de certains membres ne sont pas évoqués, et le thème de la drogue n'occupe qu'une toute partie du film.


Si on oublie la scène d'introduction over the top avec le véhicule-bélier des policiers, l'ensemble est réalisé proprement. La mise en scène est discrète, mais cela ne se cantonne pas à l'académique pur et dur. On peut reprocher les scènes où N.W.A est en concert, qui sont redondantes car toujours filmées de la même manière, mais elles sont là pour donner un aperçu de la musique du groupe.


Des maladresses qu'on aurait pu corriger facilement, mais le film donne envie au spectateur d'en savoir plus sur son sujet, ce qui est quand même l'objectif premier.

MemoryCard64
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le 27 sept. 2015

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