Nanouk l'Esquimau par ArthurPorto

Revoir Nanouk, l'esquimau, dans une salle pleine, avec un public majoritairement d'enfants, en 2013, c'est une expérience qui m'a réconforté. En effet, au moment où les petits (et les grands) sont envahis, submergés, sollicités sans cesse par toute sorte d'images, de films à effets spéciaux, courts et rapides, avec couleurs éclatantes et un son parfois étourdissant, je me demandais comment les jeunes spectateurs réagiraient. Assister à une projection en noir et blanc, muet, durée 79 minutes, film de 1922 et, dit-on le premier documentaire, a été une belle expérience lors de l'après-midi des enfants au Forum des Images à Paris.

Le principe de ces a-midis c'est un film, avec présentation au début, débat à la fin, et un goûter, frugal mais toujours très attendu et bien reçu... Cette fois-ci le film aussi a été bien accueilli et les commentaires à la fin étaient plutôt intéressés par la vie de la famille de Nanouk, qui leur a fait découvrir un monde bien loin de nos références mais où on apprend la survie dans des conditions, dirait-on aujourd'hui extrêmes, d'une famille Inuit, sur la côté Est au nord du Canada, dans le passage de l’été à l'hiver, à la recherche de nourriture.

On y découvre comment se pratiquent la chasse, la pêche, la capture d'un morse, d'un renard des neiges, la "bagarre" avec un phoque, la pêche au saumon. La construction d'un igloo et la vie à l'intérieur (séquence controversée car pour filmer le coucher de la famille, il a du y avoir un igloo ouvert en coupe, ce qui signifie une mise en scène, que certains "puristes" n'ont pas apprécié).

Magnifique film qui reste un classique de l'histoire du cinéma dont les enfants d'aujourd'hui, peuvent apprécier et applaudir comme ce fut le cas ce mercredi après-midi. Je pense qu'habituer les jeunes spectateurs (il y avait beaucoup qui venaient des centres aérés ouverts pendant les vacances de la Toussaint) à découvrir sur un grand écran ces "petites perles" qui ont construit le cinéma, c'est une façon de leur donner le goût de ces images et de les aider à reconnaître d'autres peuples.