LPCG* - Les monstres contre L'abomination

Bien, l’avènement d’un des plus grands studios de tous les temps, peut être le plus adulé, aimé, imité ? Mais aussi d’un réalisateur aimé et qui sait peut-être plus encore. Dans ce que j’appellerai un véritable geste de cinéma.

Si je devais faire l’élève paresseux, je dirais que c’est un très bon film, au-dessus d’à peu près tout Disney hors de quelques Pixar et que pour un premier gros film (shkounédek Caligostro) c’est très bon et pour l’époque très prometteur. Dommage que les américains n’aient pas pu en profiter (merci Weinshtein https://www.senscritique.com/film/La_Princesse_des_Etoiles/12499336 )
Mais ce qui est sûr ce que ce film, bah je suis un peu coincé car à part un point qui m’a interpelé dont je discute juste après, bah y a pas grand-chose à dire sur cette œuvre. En fait, je me rends compte que j’ai presque oublié la moitié du film. Merde. Mais alors, pourquoi 8 me demanderez-vous ? Bah parce que de ce je crois me souvenir, c’est fort. Je crois que c’est une des seules fois où j’ai vraiment eu peur pour un personnage en particulier. Et c’est le point que je vais dès maintenant aborder :

Une violence bienvenue mais inattendue

Qu’on se le dise, j’avais déjà vu au moins le 3/4 de Ghibli au moment de démarrer ce film. Et pourtant voilà que soudainement, oh, du sang. C’est probablement le point le plus consternant que vous pourrez retrouver dans toutes les critiques de ce site, et pourtant cette scène, où elle montre que le pacifisme est plus triomphant que la réaction ou l’agressivité (aka la scène avec le petit renard trop choupi) qui est quand même un message vachement important à transmettre dans un monde post-apo avec des airs, et je suis désolé, de Mad max. Un message de féminité très bienvenu donc et qui me rappelle beaucoup Harold dans Dragon. Mais ce sang que l’on voit, pour une scène aussi banale que la présentation de merchandising, nous démontre que le film, à un niveau tout public, sera sans concessions. Et ça, ça m’emporte et du coup, bah j’ai peur pour elle quand elle doit faire des trucs (il est actuellement 21 :42) et c’est quelque chose qui est assez rare mais qui est réussis. Notamment grâce à des scènes de vols magnifiquement mises en scène, des enjeux importants et risqués et des personnages attachants et bien écrits. Donc oui, je dis Oui, ce film m’a eu du début jusqu’à la fin et rien que pour ça, je ne peux que le recommander. Mais il y a des choses à dire aussi. Peut être

Des personnages féministes caractérisés

Je crois que je vais devenir beaucoup plus intransigeant envers les films « femministres » d’aujourd’hui quand je vois ce que Ghibli, dans les années 80, arrive sans pression pour dire : « Il est mignon vot’ Termi-machin, mais Nausi, elle, oh elle, elle le bat en 2’2 mon cher ». Oui le personnage assure son rôle de matriarche, de princesse pas juste là à répéter qu’elle est forte mais aussi là à faire des choses comme sauver des gens, le monde, peut-être ;). Ne serait-ce que ce qu’elle subit dans le film

Elle vit une vraie aventure au sens large. Elle n’évolue pas forcément de façon aussi prononcé que les autres mais est LE fer de lance pour son entourage. Un message d’espoir.

Mais assez parlé de machine. Parlons de semi-machine (ouah cette blague il est 21:42 + 10). La « méchante » du film est un aperçut de ce qui nous arrivera par la suite : nuancé. Elle est méchante oui, mais a des motivations nécessaires (je crois que vouloir sauver le monde est à moitié excusable) avec une logique guerrière voir bourrine. Elle doit être remise en question comme tous les autres mais garde son autorité de chef.
Oui car c’est ça Nausicaa de la vallée du vent, c’est la confrontation (pas tant échange) entre deux politiques, deux idéologies, deux points de vue. Au final, qui mérite d’évoluer ? Pourquoi ? A quel point ? Avant d’être un film féministe, c’est un film humaniste, qui montre que la nature, si elle est maltraitée, se vengera à nos dépends.

Ça fait 35 ans que ce film existe, et qu’avons-nous retenus de lui ?
…

Ah et pour les défauts, c’est globalement un problème de rythme que j’aurai à pointer et une animation, évidemment plus saccadée et âgée que ses successeurs. Enfin bon, je ne voulais pas m’attarder sur ça tant l’essentiel n’est pas quelques maigres reproches superficiels !

*La Petite Critique Ghibli