Nothing is what it seems.

Un film très atmosphérique, dont le côté surréaliste et fantastique qui s’insinue doucement peuvent l’apparenter au réalisme magique. Ça commence dès la première scène, qui nous prend à la gorge dès le début et nous déstabilise par ce qu’elle dépeint mais aussi le montage. Si le film revient par la suite sur des bases plus classiques, on finira par revenir à cette ambiance oppressante surnaturelle, ce malaise permanent des personnages qui se laissent porter par une intrigue étrange, mystérieuse, fantastique. On ne sait plus quoi croire, on ne sait plus qui croire. C’est une expérience très particulière, d’autant plus que le rythme crée lui aussi une sorte de dissonance : alors que l’étrangeté prend de plus en plus de place, le film s’accélère tout en gardant cette cadence lancinante.

Le casting sera plutôt bon, notamment Donald Sutherland dont le visage colle parfaitement dans cette ambiance. J’ai beaucoup aimé la musique également, qui reste dans des tons doux tout en ayant cette part de mystère et de fantastique qui nous désoriente. Venise nous sera présentée sous un jour avec laquelle on la voit rarement, et qui pourtant colle parfaitement : les canaux, les ruelles sombres, tout ça participe à renforcer cette atmosphère d’un autre monde. Et puis la mise en scène, avec son montage, sera la grande architecte de cette ambiance si particulière au film, jouant à merveille sur le réel et le surnaturel.

Ne vous retournez pas est un film très particulier de par son atmosphère. On en sort avec un certain malaise (d’autant que la fin est brutale), mais je pense avoir bien aimé quand même. Les amateurs du genre devraient se régaler.