Nemo
4.6
Nemo

Film de Arnaud Sélignac (1984)

Cette infâme daube narre les aventures niaises et hideuses de Nemo, petit garçon qui part à l'aventure en l'absence de ses parents, partis dans une sauterie quelcoque en... abandonnant leur fiston à un majordome. Pauvre de lui. Bref. A l'aide d'un ascenseur magique, le petit garçon, dont l'interprétation va vous arracher des tignasses, descend dans un monde enchanté aux décors de cartons récupérés sur un clochard de l'hospice de Nanterre. Très vite, il va rencontrer un rouquin, ce qui confirme que le film est une des oeuvres du Malin. Nemo va voyager à travers Yonderland en compagnie d'une Mathilda May en Alice qui constitue le seul intérêt du film. Bon sang qu'elle est désirable. Ca donne envie de se relancer Lifeforce de Hooper tiens, histoire de la voir entièrement nue. Hein, Nemo ? Ah oui, c'est vrai, c'est niais alors on est loin de ces considérations. Et puis on a un contrepoids total quand vient à l'esprit ces images fantasmées incessantes : Harvey Keitel en Zorro. Le pauvre paraît perdu à un point jamais vu. Ou alors il était en répétition pour les prises de drogues réelles de Bad Lieutnant. N'oublions pas dans ce naufrage Carole Bouquet, dans une armure aux accents plastiques du plus nul effet.

A part ça, y-a-t-il un minimum de fond, genre Nemo aurait-il raison de tourner le dos à un monde qui ne le couve pas assez ? Nan mais la question est déjà en elle-même une réponse. Qu'a-t-on à foutre d'un gamin né dans des draps de soie qui tape sa crise ? Le sale gosse n'est pas entrain de vivre une crise identitaire, mais un caprice d'enfant pourri-gâté qu'une petite tarcha à l'ancienne suffirait à calmer. Attention, l'intention n'est pas de penser qu'un enfant bien né n'a pas le droit d'être mal dans sa peau. Au contraire. Seulement, comme pour le parfait contraire il faut un minimum de sentiments empathiques dans ce qui construit le personnage. Un peu comme on peut le voir chez Spielberg, qui réussit à chaque fois à décrire la classe moyenne, limite aisée, de sorte qu'on se sente embarqué, simplement en faisant le point sur des évènements objectivement imparables.

Ridicule de par son discours niais, superficiel et surtout inoffensif (que le réa aille réviser sont petit Joe Dante illustré), sa direction artistique à rendre aveugle un lynx, son interprétation flyé (j'oubliais Michel Blanc en aventurier russe avec accent prononcé, tout simplement magnifiquement improbable), sa réalisation encore plus plate que Keira Knightley... Nemo est un cruel exemple de plus que nous souffrons d'auteurs français incapables de donner le minimum syndicale en terme de cinéma fantastique. Je vais me refaire La Horde, pour ne pas me calmer.
Bavaria
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le 2 sept. 2011

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