DU POLITIQUEMENT CORRECT A EN DONNER LA NAUSEE

Un petit jeune plus-sympathoche-que-ca-tu-meurs issu « des cités sensibles » s’immerge contre son gré dans une famille d’un couple mixte très grand-bourgeois-coincé-cultivé et découvre avec effarement des us et coutumes très peu reluisantes. Car si le couple est mixte sa progéniture reçoit malheureusement pour lui les pires marqueurs des « petits blancs » nés avec une cuillère d’argent dans la bouche : vaniteux, cultureux (une tare, dans ce film) méprisants, arrogants, à l’occasion violents (of course) et bien entendu, nécessairement, viscéralement, frénétiquement, ontologiquement – on vous le donne en mille : fondamentalement RA-CIS-TE ( et même- qu’est-ce qu’on ne délirerait pas pour se faire plaisir- « nazis », puisque le qualificatif est utilisé dans le film).
On voit venir à 10 km la motivation idéologique de l’entreprise : déconstruire -pour reprendre le vocable derridien à la mode dans un certain milieux- les sois disant « clichés » et autres « stéréotypes » stigmatisant que les « petits blancs » déversent sur les quartiers, en les opposant – par effet de miroir- à des regards de niveau équivalent que les cités auraient – ou pourraient avoir- mais qu’ils n’ont – au-delà de la fable- évidemment pas, sur les beaux quartiers.Sauf qu’a aucun moment le petit ange des quartiers n’est présenté comme un personnage à la vision traversée par sa propre caricature : la tableau est sans ambiguité et,le regard jamais inhibé ou travesti par un quelconque brouillage ethnocentrique, sa fraicheur et son innocence diaphane lui font porter un regard prétendument juste et lucide sur un milieu tout bonnement écœurant, aux mœurs intrinsèquement hostiles.Pour parfaire le tableau et faire bonne mesure ce milieu est présenté par un contraste éclairant – « éblouissant », pourrait-on dire au vu des intentions annoncés..- comme celui de « petits blancs » invariablement et exclusivement composé de névrosés sectaires, psychorigides à la sympathie douteuse (ex : le curé sorti tout droit d’une roman de Bernanos) et bien entendu, pour l’essentiel, de faschos blonds au yeux bleus et aux instincts sadiques ayant pour activité préférée de martyriser de gentils petits beurs de cités ( phénomène évidemment bien connu des criminologues). »Chronique d’un racisme ordinaire » auront sans doute applaudis Josiane Balasko et quelques carterons de sociologues à la sortie en salle du produit.Des salauds de blancs et leurs victimes arabes ( imaginez un peu l’inverse..la pseudo farce serait aussitôt mise au pilon) : voilà en toute bonne conscience la vision de la société que nous propose cette pochade imbécile qui ne prêterait pas à conséquence si elle n’était intrinsèquement, délibérément et ignominieusement raciste.Consternant de bout en bout.
STEINER
2
Écrit par

Créée

le 14 avr. 2014

Critique lue 329 fois

STEINER

Écrit par

Critique lue 329 fois

D'autres avis sur Neuilly sa mère !

Neuilly sa mère !
Hexode
1

C't'une blague?

Déjà que je ne supporte pas les enfants-acteurs américains, ce n'est certainement pas cette soupe de niaiseries qui me fera aimer les enfants-acteurs français. Un gamin de banlieue est confié à une...

le 22 févr. 2011

43 j'aime

6

Neuilly sa mère !
Fab
7

Mais... j'ai rien compris ou quoi ?

Affirmer que ce film est raciste ou blindé de clichés, c'est revenir à dire que les pièces de Molière c'est de la merde : on est devant une SATIRE, certes tirée par de grosses ficelles mais c'est un...

Par

le 26 sept. 2010

32 j'aime

2

Neuilly sa mère !
Unefillegeniale
2

Neuilly sa merde.

Film qui se veut anti raciste et qui colle un accent de banlieue parisienne à un jeune de Châlon (à Châlon on a l'accent de Châlon, désolée de te l'apprendre) juste parce qu'il est typé. Clichés sur...

le 25 sept. 2010

18 j'aime

5

Du même critique

La Porte du paradis
STEINER
10

Critique de La Porte du paradis par STEINER

Quel souffle ! Quel lyrisme ! Quelles sublimes émotions auront provoqués la vision de cette fresque "monumentale", dans tous les sens du terme.Un chef-d'oeuvre absolu du cinema américain dont l'échec...

le 4 avr. 2012

7 j'aime

Retour à la bien-aimée
STEINER
7

Poeme dépressif

Figure incontournable en compagnie de jean Francois Davy ou jean Daniel Pollet d'une certaine tendance expérimentale du cinéma français des années 70, Jean Francois ADAM a construit une œuvre...

le 13 août 2015

6 j'aime

3

Révélations
STEINER
4

Révélations de pacotille

Un ponte de l’industrie de la cigarette décide de tourner casaque et de désormais servir l’industrie de Bien.Un journaliste très bien intentionné va l’aider dans sa périlleuse aventure...

le 1 oct. 2014

6 j'aime

8