Bonne surprise !

Les frères Dowdle ont essentiellement œuvré dans le milieu de la bobine horrifique avec par exemple En quarantaine (2008), Devil (2010) ou plus récemment Catacombes (2014), pour au final une filmographie des plus moyennes qui ne laissait pas envisager de très bonnes choses lorsque l’annonce de leur nouveau bébé No Escape a fait son apparition. Ces doutes se sont renforcés lorsque le casting a été annoncé avec la présence d’Owen Wilson dans le rôle principal, acteur dont la filmographie depuis presque 15 ans se limite à des comédies de plus ou moins bonne qualité et qu’on craint donc de revoir dans un rôle on ne peut plus sérieux. Pourtant, force est de constater après visionnage que No Escape n’est pas le navet annoncé. Mieux encore, nous sommes en présence d’un chouette petit film d’action bien prenant.

Très vaguement inspiré d’une anecdote personnelle de la vie des réalisateurs, la production de No Escape aura été des plus compliquées, avec une genèse qui remonte à plus de sept ans et bon nombre de boîtes de production qui se sont succédées, certaines ayant carrément jeté l’éponge 24h avant le début du tournage. Pourtant, à l’image, cela ne se ressent à aucun moment tant le film fait preuve d’une fluidité exemplaire dans son enchainement scènes d’action / scènes plus posées. En fait, après une mise en place d’une 20aine de minutes, l’action démarre réellement et ne s’arrêtera que 5 minutes avant le générique de fin, avec un rythme haletant qui, sans être comparable à celui d’un Mad Max Fury Road, ne nous donne l’occasion de souffler que lors de quelques scènes un peu plus calmes qui sont du coup bien plus appréciables.
Malgré une trame scénaristique des plus classiques et surtout très prévisible, No Escape propose un suspense et une angoisse de tout instant. On vit les choses en même temps que cette pauvre famille, l’immersion est rapide et le stress omniprésent. Il faut dire que Owen Wilson est absolument génial et son jeu à classer parmi les meilleurs de toute sa carrière, nous faisant ressentir tout le stress et le désarroi que toute personne normalement constituée aurait dans ce genre de situations. Mais il n’est pas le seul à retenir notre attention, le personnage de Pierce Brosnan reste clairement le meilleur. Rôle bad-ass dans toute sa splendeur, il nous régale à chacune de ses apparitions avec ce coté cool et extrêmement fun, balançant des punchlines nous mettant un sourire jusqu’aux oreilles.

La réalisation plutôt léchée et les quelques artifices dynamisant encore plus l’ensemble ont beau accentuer davantage la tension palpable qui règne, quelques facilités viennent tout de même noircir un peu le tableau. Pourquoi diable faut-il toujours que le personnage de Pierce Brosnan se trouve toujours au bon endroit au bon moment !?! Pourquoi les deux fillettes doivent obligatoirement faire des conneries !?! (y’a de la claque pédagogique qui se perd, je vous le dis !) [SPOILER] Pourquoi ce happy end d’une niaiserie sans nom, un poil moralisatrice !?! Le film aurait clairement dû finir deux minutes plus tôt, lors du passage du bateau à la frontière vietnamienne en enchainant directement sur le générique. [FIN SPOILER]
Heureusement, même si on n’évite pas le cliché de la famille ricaine modèle, No Escape ne tombe pas dans le piège du film pro américain. Mieux encore, le système capitaliste US en prend pour son grade, le discours du réalisateur le mettant en cause dans bon nombre de problèmes / conflits dans les pays en développement. Saluons cet effort !

No Escape est une solide petite bobine qui, même si elle ne marquera pas les esprits durablement, permet de passer un bon petit moment.

Critique avec images et trailer ici : http://www.darksidereviews.com/?p=32765