Je n'ai pas bougé d'un poil pendant tout le film

Attention ! J'ai adoré ce film, mais je doute fort que ce soit le cas de tout le monde... C'est le genre de film qui provoque des émotions extrêmes de "Oh bon sang, c'était superbe" ou "J'ai détesté".
Donc ma critique sera très positivement orientée j'en ai peur :


Ambiance générale :
Merci pour ce beau moment de cinéma, comme on en voit de moins en moins ! Comme le dit le titre de ma critique "Je n'ai pas bougé d'un poil pendant tout le film". Et ça, c'est sacrément positif ! Les scènes du film, je les ai vécues comme les personnages les ont vécues. Lorsqu'ils se sentaient seuls et désemparés dans leur grande pièce vide de tout et de tous, j'étais seule et désemparée dans la salle de cinéma, lorsqu'ils avaient peur, j'avais peur, lorsqu'ils étaient angoissés, j'étais angoissée... Toutes les scènes et émotions ont fonctionné à merveille pour moi. Et il semblerait que cela ait été le cas de toute la salle. Parce qu'il est rare que dans les moments de silence complet d'un film, il y ait le même silence assourdissant dans la salle : oui, nous étions tous collés à nos sièges sans comprendre pourquoi, ni ce qui était en train de se dérouler devant nos yeux.


Visuel/musique :
De très belles images et cadrages, très bien soignés et parfois un traitement assez original pour perdre certains spectateurs habitués à une certaine mécanique de film, mais pour en séduire d'autres à la recherche d'originalité.
La musique quant à elle, et bien... c'est très étrange mais je n'ai pas de souvenir de la musique... Est-ce parce qu'elle était insipide et donc je ne l'ai pas retenue? Ou bien est-ce parce qu'elle était si bien fondue dans le film que je n'y ai pas prêté attention? Je ne sais pas, mais en tout cas il n'y avait pas de sons épiques et entêtants comme dans beaucoup trop de films qui ne vous font retenir que la musique et pas le propos du film... Pour moi une BO doit servir le film, et non s'en détacher.


Les acteurs :
Sublimes. Pas d'autres mots. Vous décrire leurs jeux en diraient trop sur le film mais ils étaient tous vraiment sublimes.


Le scénario :
Et bien il y a une chose que j'ai réalisé, que deux jours après être sortie de la salle de cinéma : ce que vit l'actrice en lisant le livre, c'est ce que nous vivons nous en regardant le fil -> elle vit intensément sa lecture, nous vivons de la même façon notre visionnage.
Le personnage principal reçoit un livre de son ex-mari, le livre lui est adressé. C'est pour elle qu'il l'a écrit. Partant de ce principe on s'imagine une belle et tragique histoire d'amour et c'est effectivement le cas MAIS pas comme on se l'imaginait.
Le livre est un roman policier avec tout le suspens et l'angoisse que ça implique mais l'histoire d'amour est bien là. Le pp (personnage principal) du livre est un homme, que le personnage principal du film s'imagine ressembler à son ex-mari.


Il perd sa femme (qu'elle s'imagine lui ressembler) et sa fille après une horrible course-poursuite et scène de torture psychologique avec 3 voyous non armés. Le pp du livre est faible, il n'a pas réagit à plusieurs reprises où il aurait pu tenter quelque chose, cela nous rend fou en tant que spectateur, puis avec le recul, le rend tellement humain et on se dit que notre instinct de survie aurait pu nous faire agir de la même façon. Il en vient ensuite à retrouver les corps de sa femme et sa fille, mortes. On lui explique qu'elles ont été violées et malmenées. Ce passage est pour moi une métaphore de leur relation (s'il était besoin de le préciser), car on apprend avec des flashback que le pp du film a avorté de l'enfant de son ex-mari avant de le quitter et qu'elle le percevait comme étant faible. Il a donc perdu sa femme et son enfant et se sent coupable face à sa faiblesse de caractère.
Dans le livre : S'en suit alors une aventure avec le policier chargés de l'enquête. Ils vont tentés de retrouver les tueurs. Y parvenir mais n'auront pas assez de preuves pour faire enfermer l'un d'entre eux. Le policier étant sur le point de mourir d'un cancer et n'ayant plus rien à perdre, se propose de l'aider à régler cela d'une autre façon : ils s'en prennent à deux d'entre eux. Alors que le pp du livre les avait en joue et aurait pu les tuer, sa lâcheté reprend le dessus et l'un d'entre eux s'enfuit alors que l'autre se fait tuer par le policier. Le policier l'envoie à la poursuite de celui qui s'est enfuit, à son repaire, lieu où sa femme et sa fille de sont fait tuer. Il finit par le tuer, mais ce fait blesser puis chute et se dire accidentellement une balle. Il meurt à son tour. De mon point de vue le fait de tuer le dernier voyou est une métaphore du fait que l'auteur du livre tue sa faiblesse, il devient un "homme" comme le perçoit son ex-femme. Puis à la fin du livre il tue son personnage principal, il n'est plus le même homme, il tue en même temps leur relation.
Mais en lisant ce livre, elle réalise le changement de son ex-mari, elle veut le revoir, s'imagine qu'il est enfin devenu l'homme qu'elle volait qu'il soit. La fin du film se finit par un rendez-vous que les deux ex s'étaient donné, il ne viendra pas.


La fin qui s'amène comme une vengeance (un peu trop soulignée peut-être par un tableau où il est inscrit "REVENGE" en gros),


est aussi une façon pour l'ex de tourner la page de leur relation à la fin de son livre. Et bien qu'il n'y ait aucune violence physique, cette fin est d'une violence extrême pour le personnage principal. On ne verra à aucun moment l'auteur du livre (sauf dans des flashback), on ne sait pas s'il a vraiment changé, on ne sait pas ce qu'il est vraiment devenu, on ne saura rien. Et elle non plus.


Bravo.

Lua_Clara
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le 9 janv. 2017

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Lua_Clara

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